Facebook boycotté dans la lutte contre la haine et le racisme en ligne

Par · Publié le 27 juin 2020 à 12h31
Facebook fait face à une grande campagne de boycott, intitulée #StopHateForProfit (Stop à la haine pour le profit). En cause ? Le manque de réaction de Mark Zuckerberg face aux propos virulents de Donald Trump et ses vidéos de campagne jugées haineuses sur Facebook. Depuis des années, Facebook ne modère que peu les contenus, prônant la liberté d'expression, cela risque de changer.

Facebook trop laxiste ? C'est ce que reprochait déjà Jack Dorsey, le PDG de Twitter, qui n'hésite pas à modérer des posts de Donald Trump pour «apologie de la violence». Ce Tweet de Trump : «Les pillages seront immédiatement accueillis par les balles». Pendant ce temps, Mark Zuckerberg, a toujours dit qu'il défendait la liberté d'expression des internautes et ne prendrait pas position.

Freiner les propos racistes, les incitations à la haine mais aussi les fake news : la cause qui tient à coeur de Jack Dorsey prend de l'ampleur, et de nombreuses entreprises américaines sont en train de pousser Mark Zuckerberg a prendre parti dans le mouvement.

Comment ? Tout simplement en supprimant la publicité... le revenu de Facebook. Depuis le 17 juin 2020, la campagne #StopHateForProfit souhaite faire changer la politique de Facebook avec un boycott mondial. Unilever, qui détient Ben&Jerry's, Lipton, Signal, Skip, mais aussi Coca-Cola, Levi Strauss & Company, et les géants de l'équipement REI et Patagonia ont signalé stopper leurs campagnes de publicité sur le réseau.

D'après le New York Times, ces géants dépenseraient des millions de dollars pour toucher les consommateurs avec des contenus sponsorisés sur Facebook. En 2019, ils aurait dépense 42,4 millions de dollars pour Unilever, 22 millions pour Coca Cola, 22,5 millions pour REI, 6,2 millions pour Patagonia, et 22,9 millions pour Verizon, un géant des télécommunications.

Lors d'un discours en octobre 2019, le PDG de Facebook déclarait que « Les citoyens qui ont la liberté de s’exprimer publiquement constituent une nouvelle force de notre monde – un cinquième pouvoir, qui vient s’ajouter aux autres structures de pouvoir de nos sociétés ». En clair, Facebook ne modérerait pas les contenus pour assurer le débat démocratique, même si cela engendre des « tensions ». Mais les fake news ont bon train sur le réseau social.

Par exemple, l'ex-candidate Elisabeth Warren est allée jusqu’à diffuser des fake news pour dénoncer le système. On pouvait lire « Flash info : Mark Zuckerberg et Facebook viennent d’annoncer leur soutien à la réélection de Donald Trump ». Cette liberté d'expression est inquiétante quand elle attise la haine, surtout en ces moments de manifestations contre le racisme suite à la mort de George Floyd.

Sous pression, le réseau social a annoncé ce vendredi 26 juin qu’il allait interdire davantage de types de contenus haineux dans les publicités et ajouter des avertissements aux posts laissés en ligne. Facebook  retirera désormais les publicités discriminantes, qui laissent entendre que les personnes de certaines origines, ethnies, nationalités, genres ou orientation sexuelle représentent une menace pour la sécurité ou la santé des autres.

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