Police municipale à Paris : à quoi servira-t-elle ?

Par · Publié le 16 novembre 2020 à 18h21
À l'approche du vote de la proposition de loi permettant la création d'une police municipale à Paris, beaucoup d'interrogations restent en suspens. Quelles seront les missions de ses agents au quotidien ? Comment s'organise-t-elle ? On fait le point.

La police municipale à Paris, c'est maintenant. Du moins, c'est très bientôt. Ce mardi 17 novembre 2020, la proposition de loi permettant la création d'une police municipale dans la capitale doit être votée à l'Assemblée nationale. En cas de vote favorable, elle ne devrait être opérationnelle qu'à partir du mois de mars. 

Pourtant, de nombreuses questions autour de sa mise en place restent sans réponse. Combien d'agents la composeront ? Comment ont-ils été recrutés ? Quelles seront leurs missions au quotidien ? Quel équipement ? Autant d'interrogations auxquelles la Ville de Paris tente de répondre en publiant ce lundi 16 novembre 2020 un entretien avec le futur chef de cette police municipale parisienne, Michel Felkay. Ce dernier, responsable de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), apporte des éléments de réponse. 

D'abord, c'est sur le recrutement qu'on en apprend. Avant toute chose, le fonctionnaire annonce la création d'une "école des métiers de la sécurité propre à Paris", et ce, en accord avec le Centre national de la fonction publique territoriale, qui forme déjà les agents municipaux que l'on peut croiser dans les rues de la capitale. Comme il l'explique, l'objectif est de créer une "police municipale formée au top". Concrètement, pas moins de 5000 agents de police devraient fournir ses rangs, d'ici 2024. 

D'ailleurs, le chef de police souhaite "des recrutements massifs, en vue des Jeux olympiques" souligne-t-il. Aujourd'hui, il indique que les effectifs de policiers municipaux sont constitués de "3300 agents de surveillance de Paris, Inspecteurs de Sécurité de la Ville de Paris et d'Agents d'accueil et de surveillance". Aussi, il espère que cette police sera "non seulement à parité, mais elle reflètera aussi le visage de la population parisienne, dans sa diversité" appuie le haut fonctionnaire. 

Mais alors, à quoi servira cette nouvelle police municipale à Paris, et comment s'organisera-t-elle ? Première nouveauté : la création de "divisions de tranquillité publique", composée uniquement d'agent "identifié comme étant au service du Parisien". D'après lui, ces brigades devront "résoudre les incivilités du quotidien", comme l'avait promis Anne Hidalgo pendant sa campagne des dernières élections municipales. Des agents "au plus proche du terrain", qui devraient "pouvoir réagir à tout ce qui se passe sur l'espace public"

Dans le même temps, le futur premier flic de Paris souhaite aller "encore plus loin", par la création "d'observatoires de la tranquillité publique", dont le but sera "d'établir un panorama des quartiers, et donc de tout Paris". Concrètement, c'est par l'intermédiaire de ces observatoires que la police municipale fera passer "des sondages, des questionnaires". Tout un arsenal participatif, dans le but "d'être à l'écoute des Parisiens afin que ceux-ci puissent orienter l'action" de la police. Ainsi, la capitale sera "découpée en microquartiers", ce qui permettra aux policiers de connaître "vraiment leur quartier et les personnes qui y vivent et qui y travaillent". 

Outre les missions locales, c'est aussi la collaboration avec la police nationale qui devrait mieux s'articuler. Désormais, "il sera bien clair que chacun gardera sa compétence" en matière de coordination : "nous sommes sur une police de présence, pas sur une police de l'intervention urgente", résume Michel Felkay. Les seules interventions qu'ils pourront désormais réaliser conjointement se limiteront aux "vendeurs à la sauvette, ou lors de mises à l'abri de réfugiés". Le futur directeur insiste : "il ne s'agit pas de servir de police secours pour la police nationale". 

Côté équipement, pas grand-chose de neuf. Tous les agents seront toujours équipés de bâton de défense, d'une bombe lacrymogène, d'une paire de menottes et d'un gilet pare-balles. Seule nouveauté, et pas des moindres : fournir une caméra-piéton à chacun d'entre eux. C'est d'ailleurs l'un des points qui fait débat entre les partisans d'une "police fliquée", et ceux favorables à une "police floutée"

Aussi, la police municipale parisienne sait qu'il lui restera quand même beaucoup à faire, en particulier pour les nouveaux cyclistes et aux infractions liées au déconfinement. Depuis septembre 2019, "6000 trottinettes ont été mises en fourrière", explique-t-il. "Nous faisons à peu près 600 verbalisations par semaine pour les vélos qui ne respectent pas le Code de la route", avertit-il. Amis cyclistes et amateurs de mobilités douces, vous voilà prévenus : gare à la future police !

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