Évacuation de migrants à Paris : Darmanin "renouvelle" sa confiance au préfet de police Lallement

Par · Publié le 25 novembre 2020 à 13h27
Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2020, des centaines de migrants ont installé leur tente sur la place de la République à Paris. Le soir même, la police a violemment évacué le camp de fortune. Des images jugées "choquantes" par le ministre de l'Intérieur, qui a demandé un "rapport circonstancié" au Préfet de Police. Il reconnait des "gestes inacceptables" mais se refuse à "condamner l'intégralité des policiers pour les faits de quelques-uns".

Les images de l'évacuation des migrants sur la place de la République valent mille mots. Dans la soirée du lundi 23 novembre 2020, des centaines de migrants installés sur la place parisienne ont été évacués de force par les policiers. Près de 450 de ces personnes sans abris avaient été délogées il y a une semaine du camp de Saint-Denis. 

Ce mercredi 25 novembre, deux jours après le drame qui a suscité une vive polémique, Gérald Darmanin a tenu à témoigner de sa confiance au préfet de police de Paris, Didier Lallement. "Je renouvelle ma confiance au préfet de police" a-t-il précisé sur France 2. S'il reconnait volontiers des gestes "inacceptables" de la part des forces de l'ordre, il se refuse cependant à "condamner l'intégralité des policiers et gendarmes pour les faits de quelques-uns"

Des associations d'aide aux migrants ont souhaité mettre en avant la situation désespérée de ces personnes pour qu'il y ait enfin "la mise en place d'un système de premier accueil digne" de ce nom. L'association Utopia 56 précise dans son communiqué exiger "la création de 1000 places d'hébergement immédiates inconditionnelles". D'après eux, il est "vital aujourd'hui de rendre visible leur situation face au manque de réponses concrètes des pouvoirs publics".

En pleine période de confinement, la Préfecture de Police de Paris a estimé que "la constitution de tels campements, organisés par certaines associations, n'est pas acceptable". Ainsi, les forces qui la composent ont "procédé immédiatement à la dispersion de cette occupation illicite de l'espace public". L'association Utopia 56 décrit la situation. "La police nous nasse. Nous sommes encerclés par des policiers qui chassent les personnes exilées et retirent comme d'habitude les tentes, sans pour autant avoir de solution d'hébergement", précisent-ils.  

Le lendemain matin, Anne Hidalgo, maire de Paris, n'a pas attendu pour envoyer un courrier au ministre de l'Intérieur. Elle tenait à lui faire part de sa "plus ferme condamnation", suite à des interventions policières qu'elle juge "particulièrement brutales et choquantes". 

Juste après l'opération, dont les images publiées sur les réseaux ont suscité une vive polémique jusque dans les rangs de la majorité, le ministre de l'Intérieur a reconnu des images "choquantes". En ce sens, il a réclamé un "rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police". Derrière, il a promis qu'il "prendrait des décisions dès sa réception" informe-t-il via son compte Twitter. L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie en conséquence.  

En conséquence, le collectif Utopia 56 exige dans un tweet publié ce mardi 24 novembre la "démission du préfet de police de Paris et du ministère de l'Intérieur". Surtout, ses militants annoncent une "nouvelle action en préparation", avec le #République. 

Informations pratiques

Lieu

De la place de la républiqe au cimetière du Père-Lachaise
75011 Paris 11

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