Les images de l'évacuation des migrants sur la place de la République valent mille mots. Dans la soirée du lundi 23 novembre 2020, des centaines de migrants installés sur la place parisienne ont été évacués de force par les policiers. Près de 450 de ces personnes sans abris avaient été délogées il y a une semaine du camp de Saint-Denis.
Ce mercredi 25 novembre, deux jours après le drame qui a suscité une vive polémique, Gérald Darmanin a tenu à témoigner de sa confiance au préfet de police de Paris, Didier Lallement. "Je renouvelle ma confiance au préfet de police" a-t-il précisé sur France 2. S'il reconnait volontiers des gestes "inacceptables" de la part des forces de l'ordre, il se refuse cependant à "condamner l'intégralité des policiers et gendarmes pour les faits de quelques-uns".
Des faits inacceptables commis par quelques policiers ne doivent pas jeter le discrédit sur le travail difficile et courageux que mène la très grande majorité de nos forces de l’ordre. pic.twitter.com/gBPXMaznwD
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 25, 2020
Des associations d'aide aux migrants ont souhaité mettre en avant la situation désespérée de ces personnes pour qu'il y ait enfin "la mise en place d'un système de premier accueil digne" de ce nom. L'association Utopia 56 précise dans son communiqué exiger "la création de 1000 places d'hébergement immédiates inconditionnelles". D'après eux, il est "vital aujourd'hui de rendre visible leur situation face au manque de réponses concrètes des pouvoirs publics".
C'est la deuxième fois en moins d'une semaine et en plein confinement que plus de 450 personnes exilées se font chasser par les forces de l'ordre, sans aucune proposition d'hébergement ou de mise à l'abri. Pire, les seules tentes données par les assos et citoyens sont confisquées https://t.co/2LkdyK9dQw
— Utopia 56 (@Utopia_56) November 23, 2020
En pleine période de confinement, la Préfecture de Police de Paris a estimé que "la constitution de tels campements, organisés par certaines associations, n'est pas acceptable". Ainsi, les forces qui la composent ont "procédé immédiatement à la dispersion de cette occupation illicite de l'espace public". L'association Utopia 56 décrit la situation. "La police nous nasse. Nous sommes encerclés par des policiers qui chassent les personnes exilées et retirent comme d'habitude les tentes, sans pour autant avoir de solution d'hébergement", précisent-ils.
Suite aux interventions policières particulièrement brutales et choquantes contre des réfugiés dans Paris hier soir, j’ai écrit ce matin au ministre de l’Intérieur pour lui faire part de ma plus ferme condamnation. pic.twitter.com/YtWgGZG8UX
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 24, 2020
Le lendemain matin, Anne Hidalgo, maire de Paris, n'a pas attendu pour envoyer un courrier au ministre de l'Intérieur. Elle tenait à lui faire part de sa "plus ferme condamnation", suite à des interventions policières qu'elle juge "particulièrement brutales et choquantes".
Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes. Je viens de demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police d’ici demain midi. Je prendrai des décisions dès sa réception.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 23, 2020
Juste après l'opération, dont les images publiées sur les réseaux ont suscité une vive polémique jusque dans les rangs de la majorité, le ministre de l'Intérieur a reconnu des images "choquantes". En ce sens, il a réclamé un "rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police". Derrière, il a promis qu'il "prendrait des décisions dès sa réception" informe-t-il via son compte Twitter. L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie en conséquence.
Nous demandons la démission du préfet de police et du ministre de l’Intérieur, l’arrêt immédiat des violences policières ainsi que des solutions d’hébergement immédiates et inconditionnelles. Nouvelle action en préparation. #Republique pic.twitter.com/oayT4bN7Jd
— Utopia 56 (@Utopia_56) November 24, 2020
En conséquence, le collectif Utopia 56 exige dans un tweet publié ce mardi 24 novembre la "démission du préfet de police de Paris et du ministère de l'Intérieur". Surtout, ses militants annoncent une "nouvelle action en préparation", avec le #République.
Lieu
République
De la place de la républiqe au cimetière du Père-Lachaise
75011 Paris 11