"Vraiment, on s'excuse...". Le Premier adjoint à la Mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, préfère ironiser sur Twitter. Pourtant, l'État ne rigole pas en matière de parité : pour "non-respect de l'objectif légal de 40% de nominations de personnes de chaque sexe dans ces emplois", le ministère de la Fonction publique inflige à la municipalité une amende de 90 000 euros.
Vraiment, on s'excuse, 🤪... La Ville de Paris mise à l’amende pour avoir nommé trop de femmes directrices https://t.co/6WsgtdBjTP via @lemondefr
— Emmanuel GREGOIRE (@egregoire) December 11, 2020
En réaction, la maire de Paris a précisé, ce mardi 15 décembre 2020 en séance du Conseil de Paris, qu'elle irait "porter ce chèque" directement "à la Ministre de la Fonction publique", Amélie de Montchalin. Anne Hidalgo prévoit de se rendre en personne au ministère, avec les employées concernées, "mes adjointes, les directrices et les présidentes de groupe", pour payer l'amende à l'État. Tout un symbole ...
11 femmes, 5 hommes... La Ville de Paris a été condamnée à 90.000 euros d'amende parce que trop de femmes directrices ont été nommées.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) December 15, 2020
Avec mes adjointes, les directrices et les présidentes de groupe, nous irons donc porter ce chèque à la Ministre de la Fonction publique. pic.twitter.com/yMDAeH86eS
Comme le révèle Le Monde ce vendredi 11 décembre, si l'État reconnaît que la nomination de 11 femmes et seulement 5 hommes à des postes de direction "contribuent fortement à la féminisation des emplois de l'encadrement supérieur et dirigeant", il n'en oublie pas pour autant es sanctions prévues par la loi. Sur le papier, la Ville de Paris a nommé 69% de femmes à des postes de directrices en 2018.
Un pourcentage qui va au-delà du cadre prévu par la loi de transformation de la fonction publique. Seulement, un amendement de cette loi adoptée en août 2019 et en application depuis juin 2020 prévoit uniquement des sanctions financières pour les employeurs qui auraient ainsi déséquilibré les pourcentages de femmes et d'hommes dans la catégorie d'emploi concernée. Même si aujourd'hui, la mairie de Paris peut se défendre d'avoir 47% de ses cadres du sexe féminin, aux yeux de la loi, il est trop tard pour se dispenser d'amende.
Forcément, l'incompréhension est totale dans les rangs de l'équipe municipale. "Il est paradoxal de nous reprocher des nominations qui permettent de rattraper le retard que nous avions", explique Antoine Guillou, le maire adjoint chargé des ressources humaines interrogé par Le Monde. Aujourd'hui, sur les 53 000 fonctionnaires embauchés par l'Hôtel de Ville, 56% d'entre eux sont des femmes. D'ailleurs, la Ville de Paris ne compte pas en rester là en matière de parité : un plan "Paris employeur inclusif" sera lancé dès le début de l'année 2021.
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75 Paris