SNCF : pour les usagers des TGV, des grèves encore plus imprévisibles

Par · Publié le 19 janvier 2021 à 15h49
Sur les lignes à grande vitesse du réseau ferroviaire français, les cheminots ne devraient plus avoir l'obligation de prévenir leur direction avant de participer à une grève. Une conséquence directe de l'ouverture à la concurrence du réseau TGV, actée le 12 décembre dernier.

Avant de monter dans un TGV, encore faut-il s'assurer qu'il roule. L'ouverture à la concurrence des lignes à grandes vitesses du réseau SNCF risque de pénaliser les usagers des TGV. C'est en tout cas ce que révèle Le Parisien ce lundi 18 janvier 2021 : les cheminots du réseau ne seront plus obligés de prévenir leur direction avant de participer à une grève

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Jusque-là, les cheminots du réseau TGV avaient la stricte obligation de déposer une "déclaration d'intention individuelle" (ou "DII"), deux jours avant n'importe quel mouvement social. Une déclaration essentielle pour le bon fonctionnement du réseau, mise en place par la loi du 21 août 2007, qui permettait alors à la SNCF d'anticiper le nombre exact de grévistes, et d'adapter son plan de bataille concernant la circulation de l'ensemble des trains en France. Seulement, l'ouverture à la concurrence du réseau TGV, confirmée le 12 décembre 2020 par la direction, change totalement la donne.

En ce sens, Sébastien Mariani, secrétaire national adjoint de la CFDT-Cheminots interrogé par Le Parisien, explique ce renversement de situation. "Parce que TGV était un monopole public, la direction a toujours considéré que c'était un service public. Mais cette ouverture à la concurrence, de fait, met fin au monopole public", constate le syndicaliste. Et là où le service public s'arrête, la loi ne s'applique plus : dans le texte, l'obligation de déclaration concerne uniquement "toute entreprise ou toute régie, chargée d'une mission de service public de transport terrestre régulier de personnes à vocation non touristique". 

Sans solution face à cet imprévu, la SNCF pourrait se retrouver dans une situation cataclysmique si les 80 000 cheminots (sur un total de 132 000) concernés par les obligations des DII étaient amenés à faire une grève surprise. Plus aucune capacité à s'adapter en fonction des effectifs restants, des TGV annulés à la dernière minute... Et la colère des usagers en prime. Quand Le Parisien interroge la SNCF à ce sujet, pour l'heure rien n'est officiellement prévu afin de parer à ce problème d'ordre législatif. "SNCF Voyageurs, en tant qu'entreprise chargée d'une mission de service public, répond à des règles particulières en matière de droit de grève" soutient la direction. 

Aussi, si cette nouvelle peut inquiéter tous les usagers de TGV à travers la France, les Franciliens habitués des TER et autres Transiliens peuvent se rassurer : leurs lignes ne sont pas concernées par ces modifications. 

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