Face à l'explosion des accidents mortels de vélos à Paris, les associations de cyclistes s'en vont en guerre. Depuis les premiers confinements, les Franciliens se sont largement convertis à la pratique du vélo en agglomération. Sauf qu'avec le boom du vélo, viennent aussi les drames et les morts, toujours plus nombreux. En 2020, le nombre d'accidents de vélo a augmenté de 35,1% par rapport à 2019, avec près de 24 cyclistes ayant perdu la vie sur la route en Île-de-France.
Depuis la rentrée de septembre 2021, les accidents mortels de cyclistes se succèdent dans la région capitale avec deux décès supplémentaires constatés en seulement quelques jours. "Face à tous ces morts, nous sommes plus qu'écoeurés, nous sommes en colère. Car il faut savoir que la plupart des drames pourraient être évités si les pouvoirs publics s'en donnaient les moyens", explique au Parisien Louis Belenfant, directeur du Collectif Vélo Île-de-France, un organisme qui regroupe une trentaine d'associations de cyclistes.
Surtout, ce dernier estime qu'il faudrait arrêter de porter la responsabilité sur les usagers de vélos plutôt que sur les conducteurs de véhicules motorisés, les seuls véritables responsables selon lui. "Ces discours à l'emporte-pièce, les cyclistes mis en danger au quotidien ne les supportent plus. Le cycliste, même casqué et vêtu d'un gilet jaune, n'a aucune chance de s'en sortir. Il est temps d'arrêter de blâmer les victimes et de prendre des vraies mesures" martèle le responsable.
Quelles mesures les associations proposent-elles pour éviter les accidents mortels de cyclistes à Paris ? D'abord, ce sont les camions et leur circulation dans certaines zones dangereuses qui sont pointés du doigt. Le Collectif Vélo souhaite que dans certains quartiers, à des horaires précis, la présence des poids lourds devrait être interdite. Ensuite, il faudrait selon les cyclistes mieux sécuriser les carrefours les plus dangereux, souvent déjà connus des pouvoirs publics en charge de l'aménagement de l'espace public.
Enfin, le collectif d'associations veut généraliser les dispositifs de détection des angles morts. Si les véhicules longs ont désormais l'obligation (depuis janvier 2021) d'afficher un autocollant sur l'arrière de leur engin pour avertir les autres usagers du danger des angles morts, "un sticker ne protège pas, et c'est même déresponsabilisant pour les conducteurs", déplore Louis Belenfant dans les colonnes du Parisien. La mairie de Paris s'est déjà prononcée en faveur d'une nouvelle réglementation obligeant les conducteurs à équiper leurs véhicules avec cette technologie "Très bien. Alors qu'attend la Ville de Paris pour en équiper tous ses camions municipaux ?", interroge le Collectif Vélo.
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