Souvenez-vous, c'était il y a trois ans, en 2018... La Fille au Ballon, une oeuvre de Banksy réalisée tout spécialement sur toile, avait été vendue aux enchères chez Sotheby's et, au coup de marteau du commissaire priseur, avait partiellement été détruite, un système ingénieux de déchiqueteuse ayant été glissé dans le cadre de l'oeuvre par l'artiste lui-même (qui a dévoilé la supercherie sur le net quelques heures après). L'artiste voulait ainsi, par cette action, dénoncer ce système de marchandisation d'oeuvres, considérant que l'art doit être gratuit et accessible à tous. Une oeuvre qui avait été détruite en partie seulement, la déchiqueteuse ayant eu un dysfonctionnement.
Cette oeuvre, la voici donc de nouveau en vente chez Sotheby's ce jeudi 14 octobre, dans sa forme déchiquetée. Une oeuvre qui, depuis cet acte considéré comme un véritable happening artistique, a depuis pris de la valeur... beaucoup de valeur même. Son prix estimé : entre 4 et 6 millions de livres sterling, soit "quatre à six fois plus élevé que celui qui avait été atteint lors de la vente originale à une collectionneuse restée anonyme", comme l'expliquent nos confrères du Figaro.
Au moment de sa première mise aux enchères, en 2018, Sotheby's avait qualifié dans un communiqué cette destruction de "happening artistique le plus spectaculaire du XXIe siècle", plaçant l'oeuvre dans l'héritage "d'art anti-establishment qui a commencé avec Dada et Marcel Duchamp". Une oeuvre à l'origine réalisée sous forme de graffiti au pochoir sur l'un des murs de la rive sud de Londres. Celle-ci avait été désignée "oeuvre d'art préférée des Britanniques".
À noter également que ce vendredi 15 octobre, un diptyque de La Fille au Ballon doit lui aussi être mis aux enchères chez Christie's. Une oeuvre réalisée en 2005 et estimée entre 2,5 et 3,5 millions de livres sterling. Quant à l'oeuvre mise aux enchères ce jeudi, espérons que celle-ci reste intacte jusqu'à la fin de la vente !