Emmanuel Macron : ce qu'il faut retenir de son "bilan du quinquennat" présenté sur TF1

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 16 décembre 2021 à 14h47
Le président de la République était sur TF1 et LCI ce mercredi 15 décembre à partir de 21h05, pour une longue interview. Emmanuel Macron a fait le "bilan de son quinquennat" face aux journalistes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin.

La crise sanitaire et économique, bien sûr. Mais aussi la PMA pour toutes, la réforme des retraites, la réforme du code du Travail, la suppression de l'ISF, la crise des Gilets jaunes, la réforme du Bac, l'écologie, l'Union européenne...

Emmanuel Macron a accepté de faire le bilan de son quinquennat face aux journalistes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin, lors d'une émission spéciale filmée à l'Elysée, et diffusée sur TF1 et LCI ce mercredi 15 décembre au soir, à partir de 21h05. Cette longue interview a été enregistrée dans les conditions du direct, assure le groupe TF1 dans un communiqué.

Cet entretien spécial, à quatre mois des élections présidentielles de 2022, est l'occasion pour le chef de l'Etat de revenir sur ses engagements et ses réalisations.

Dans cette émission intitulée "Où va la France", le président de la République « répondra aux questions que se posent les Français », et s'exprimera « sur la manière dont il a vécu son quinquennat » et sur « sa vision de l'avenir », indique TF1.

Le président de la République est revenu sur ses cinq années à la tête du pays :
"Il est bon de voir où notre pays se trouve", débute Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat souhaite "essayer de recapituler le chemin fait, et voir vers quoi notre pays et l'Europe vont." "Nous avons traversé des moments difficiles, tout particulièrement cette épidémie"

"Celui qui dicte le rythme et les règles, c'est le virus (...) On a déjà demandé beaucoup, on va continuer à avancer avec les trois piliers de notre action : vacciner, le pass sanitaire et les gestes barrières".

"La vaccination des enfants est le choix des parents. Il n'y a pas d'obligation. Le virus tourne chez les enfants, il y a des cas de formes graves. Le pass sanitaire a été très efficace et a permis de tenir les lieux ouverts. On a renforcé les règles sur les gestes barrières pour éviter les moments risqués. On va à chaque fois adapter les choses, avec ces trois piliers."

"Nous y sommes quasiment, à l'obligation vaccinale".

"Il est vraisemblable qu'on aille vers des rappels réguliers, vers un vaccin chaque année contre le Covid-19, comme pour la grippe".

"Je préfère le terme de société de vigilance ou de responsabilité que le terme de société de contrôle. (...) Nous n'avons jamais perdu le débat démocratique."

"Le pass sanitaire sera provisoire, c'est évident."

"Nous étions conscient que ce virus était redoutable, on l'avait vu progresser en Chine. La ministre de la Santé de l'époque nous avait bien alarmé."

"Tous les pays ont confiné leur pays. Tous les pays du monde étaient démunis. Les masques qui étaient fortement produits en Chine n'ont pas permis à la Chine d'échapper à un confinement plus dur que le notre. Les cas se sont multipliés en dessous du radar, et d'un seul coup il y avait des cas à l'hôpital."

"Je ne dirais pas qu'on était totalement démunis. Parfois, les impressions ne sont pas justes. La bonne solution, au fond, c'était la plus archaïque : le confinement."

"La sortie de crise, ça ne peut pas être l'autarcie. Par contre, il faut se réarmer, réapprendre à être souverain". 

Sur la situation de l'hôpital : "Ce n'est pas un problème de lit, c'est un problème de personnel." Le président loue l'attitude "exceptionnelle" du personnel soignant qui s'est mobilisé pendant la crise.  

Emmanuel Macron met en avant les aides consenties par l'Etat pendant cette crise sanitaire. "J'assume tout de ce quoi qu'il en coûte (...) parce qu’en protégeant les entreprises, nous avons protégé les salariés. Et le résultat il est là : nous avons aujourd'hui un taux de chômage qui est au plus bas depuis 15 ans".

"Cette crise m'a appris l'humilité (...) La crise m’a fait toucher les inégalités insupportables qui peuvent exister. (...) J'ai vu les injustices qu'il y a dans ce pays et la force de ces hommes et de ces femmes que l'on doit aider."

Emmanuel Macron a revu quelques uns de ses passages filmés qui ont pu blesser les Français. "Je pense que je suis arrivé avec une forme de vitalité et une volonté de bousculer mais je ne mesurais pas suffisamment deux choses : nous sommes dans une société de la décontextualisation. Ensuite, il y a des mots qui peuvent blesser et qui sont inacceptables dans la vie politique. Il y a une volonté de bousculer, de progresser, de ne pas se conformer. Mais j'ai appris, je ne referais pas ça."

"J'ai appris une chose : on ne fais rien bouger si on est pas pétri de respect pour les gens. On peut bouger les choses sans blesser les gens. Je garde mon envie de faire bouger les choses, mais j'ai acquis beaucoup plus de respect pour chacun."

"On se souvient tous de cet été 2018. L'affaire Benalla n'a pas été une affaire d'Etat, c'était une affaire d'été". "Alexandre Benalla n'a pas été protégé plus que ce qu'il devait être", jure-t-il. "L'affaire a fait pschitt", même si "cela a été un moment difficile".

"Avec les Gilets jaunes, la foule devenait folle." "J'ai été touché, marqué, lorsque l'Arc de triomphe a été souillé. J'ai vu la violence absurde. (...) J'ai vu les esprits se dissoudre. Dans une démocratie, on n'a pas le droit des discours de haine envers les dirigeants."

"La crise des Gilets Jaunes dit les peurs profondes dans la société. C'est cette France qui se sent invisible, des personnes qui ont des emplois mais qui ne gagnent pas assez (...) Et ça on ne peut pas le nier. On ne peut pas dire qu'on ne les voit pas. (...) On ne fait pas la révolution sans les regarder. (...) La révolution est possible mais elle doit se faire avec ces gens-là, car c'est celle qui nous tient, qui s'occupe de nos anciens, de nos jeunes..."

"Je ne suis pas sûr qu'il faille chercher la réforme symbole. Il faut accompagner chacun pour réussir dans un monde qui change". "On continue les réformes. Nous avons enclencher depuis 2017 une vraie révolution sur l'éducation".

"S'il n'y avait pas eu l'épidémie, cette réforme des retraites serait allée à son terme. Elle est indispensable".

"Il est évident qu'il faut travailler plus longtemps. Il faut se préparer à cette idée. Mais travailler plus longtemps, ce n'est pas la même réalité pour tout le monde. On doit adapter ce temps de vie au travail aux difficultés de certaines tâches et au travail des séniors."

"Il faut sortir des régimes spéciaux. Il faut aller vers un régime simplifié et sortir des spécificités qui ont créé avec le temps des inégalités entre les uns et les autres." "On doit produire plus."

"On ne transforme pas un pays en cinq ans. Je continue de me projeter (...) aux vues de ce que nous sommes, vers ce qu'on doit aller".

"Il ne faut pas essayer de tout réduire et comprimer. Il faut du sérieux. Essayer de faire des économies oui, mais il ne faut pas supprimer des fonctionnaires juste pour supprimer des fonctionnaires."

Emmanuel Macron rejette l'étiquette de "président des riches". "Cette formule je pense qu'elle est fausse". Selon le chef de l'Etat, ce sont les classes moyennes qui ont vu leur pouvoir d'achat augmenter le plus durant son quinquennat.

"Je me félicite, et j'accompagne et je soutiens cette libération de la parole. Mais surtout, je ne m'arrête pas là. On a formé les policiers, on a mis en place des systèmes d'alerte pour que ces femmes qui ont peur, qui subissent le pire chez elle, puisse prévenir. Il y a tout un système qui est en train de se mettre en place. (...) Mais il y a aussi un changement profond dans la société qui doit se mettre en place."

"Je ne peux pas dire que j’ai regretté d’avoir choisi Nicolas Hulot comme ministre. Je suis intraitable sur ce sujet (...) il faut prendre très au sérieux ces accusations mais il faut aussi que la justice puisse faire son travail."

Face au terrorisme, "je pense que nous triompherons, mais nous avons un combat à mener", face au terrorisme et à l'islamisme radical. "Mais il faut éviter à tout prix l'amalgame entre ce projet de division, de séparatisme, et l'islam". Un combat à mener "avec détermination mais sans haine". "La laïcité, ce sont ces personnes qui croient en l'Islam, et qui vivent de manière apaisée, dignement dans la société française. (...) Ce n'est pas d'effacer les religions, mais c'est le respect de toutes les règles de la République."

"Ce qui nous unit, c'est d'aimer la nation française, la République. Joséphine Baker disait : on a d'abord des devoirs".

"Nous sommes depuis plusieurs décennies une nation d'immigration. Cette population est là, et elle est là car nous avons fait appel à eux pour faire des tâches que les Français ne voulaient pas faire. (...) Je ne crois pas au grand remplacement, il n'est pas là. Ce qui est vrai, c'est que ces dernières décennies, nous n'avons pas bien fait le travail d'intégration. (...) On a ségrégué notre pays." 

" Il faut créer un Schengen politique. Les frontières européennes ont un sens."

"La délinquance en moyenne baisse, mais il y a des violences aux personnes. Il y a une insécurité du quotidien qui est insupportable. (...) On s'est réarmé pour qu'il y ait plus de policiers sur le terrain." "A côté de ça, il faut aussi investir dans la justice. Notre justice souffre de décennies de sous-investissements".

"Je ne suis pas là pour conserver le pouvoir"

"D'évidence, j'ai de l'ambition pour le pays, les Françaises et les Français au-delà du mois d'avril prochain". Cependant, Emmanuel Macron affirme ne pas avoir encore décidé "in petto" s’il sera candidat en 2022.

Emmanuel Macron n'a pas encore officiellement indiqué s'il souhaitait se représenter lors des prochaines élections présidentielles

Informations pratiques

Dates et Horaires
Le 15 décembre 2021
De 21h à 23h

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