Coronavirus : l'Espagne touchée de plein fouet par la deuxième vague

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 10 septembre 2020 à 11h44
L'Espagne au coeur d'une seconde vague de coronavirus... En quelques jours, le pays est redevenu le plus touché du continent européen avec 534 000 cas au mercredi 9 septembre, et 8000 à 9000 contamination recensé par jour.

L'Espagne touchée de plein fouet par la deuxième vague de coronavirus ! Le pays a ainsi franchi la barre des 500 000 cas dans tout le pays, mercredi 9 septembre 2020, avec plus précisément 534 000 cas de contamination au total. Par jour, on dénombre entre 8000 et 9000 nouveaux cas, ce qui en fait de nouveau le pays le plus touché du continent européen.

Le taux d'incidence du virus, lui, est désormais deux fois plus élevé qu'en France, avec 106 cas pour 100 000 habitants en Espagne, contre 55 cas pour l'hexagone. Madrid est quant à elle redevenue l'épicentre de cette épidémie. Du côté des hôpitaux, on commence à en sentir les effets avec près de 8000 personnes hospitalisées, selon nos confrères du Monde, dont 1000 en soins intensifs. Des unités de réanimation qui commencent à être saturées, au point que les établissements ont d'ores et déjà commencé à reprogrammer les interventions non urgentes.

"Nous sommes inquiets de l’état de la santé publique et de l’évolution de l’épidémie à Madrid", a expliqué le 1er septembre dernier Pedro Sanchez, l'actuel Président du gouvernement espagnol. Pourtant, des mesures ont été prises... Comme nous le rappellent nos confrères de Francetvinfo, près de l'aéroport est en train d'être construit un tout nouvel hôpital. Répondant au doux surnom de "l'hôpital des pandémies", le complexe, gigantesque, va avoir la possibilité d'accueillir plus de 1000 patients en cas de pandémie. Mais les bétonneuses ont beau tourner à plein régime, l'hôpital ne sortira de terre qu'au mois de novembre, trop tard, alors que la deuxième vague est bien là.

Lundi 7 septembre, d'autres mesures ont été prises par Madrid, comme l'interdiction de rassemblements de plus de 10 personnes, autant dans les espaces publics que privés. Des décisions drastiques pour éviter que se répète l'horreur de la première vague. Du côté des médecins de ville, la fatigue se ressent aussi... Après une première vague qui les a mis à rude épreuve, on redoute la surpopulation des cabinets, au point que le syndicat des médecins de la communauté de Madrid, l'Amyts, a d'ores et déjà annoncé envisager de faire grève si rien n'est fait pour leur venir en aide. Le problème ? Le manque flagrant de personnel. Leur revendication ? Des embauches et une limitation du nombre de patients par jour, 30 maximum, alors que ce chiffre atteint les 60 encore aujourd'hui.

Une situation dramatique qui pourrait s'expliquer par la politique sanitaire menée jusqu'à présent en Espagne, particulièrement austère. Selon nos confrères de Francetvinfo, "les centres de santé, qui ont subi d'importantes coupes budgétaires, ne sont pas capables aujourd'hui de traiter rapidement les cas positifs". Une situation qui pourrait aussi s'expliquer par les tensions politiques entre Madrid et les 17 communautés autonomes, difficilement enclins à respecter les consignes sanitaires édictées par le pouvoir central, et accélérant la propagation du virus.

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