Covid-19 : Le télétravail aggrave les pratiques addictives des Français

Par Manon de Sortiraparis · Publié le 6 novembre 2020 à 12h13
Une étude d'Odoxa publiée ce jour montre que les pratiques addictives (tabac, alcool, drogues, hyperconnection) augmentent dans le cadre du télétravail.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, l'a fermement annoncé : le télétravail n'est désormais plus une option mais bien obligatoire dès que le métier du salarié le permet. Aussi, il doit être appliqué 5 jours sur 5 "dès que cela est possible" ont précisé Emmanuel Macron et Jean Castex, les jours passés. 

Mais le télétravail n'a pas que des avantages, à en croire l'enquête réalisée par Odoxa pour le cabinet conseil indépendant spécialiste de la prévention des pratiques addictives en milieux professionnels (GAE Conseil). En effet, 3 000 personnes (1587 salariés, 577 managers, 598 télétravailleurs)  ont été interrogées sur leur rapport aux pratiques addictives dans le cadre du télétravail. 

L'enquête note que la pratique du numérique, la consommation du tabac, de l’alcool, de drogues ou de médicaments, sont en hausse chez les télétravailleurs. Selon les participants à l'enquête, les principales pratiques d’addiction qui augmentent sous l’effet du télétravail sont  : l’hyperconnexion (81 %), la consommation de tabac (75%), d’alcool (66%), de cannabis (55%), de médicaments (52%) et d’autres drogues (51%).

De même, alors que 31% des salariés et 40% des managers déclarent que les pratiques addictives existent sur le lieu de travail, 41% des salariés et 47% des managers estiment que ces pratiques sont présentes en télétravail; soit une augmentation de +10 points. 

"Lorsqu'on est dépendant, on se cache beaucoup du regard des autres. En travaillant à domicile, cette barrière saute et cela devient beaucoup plus compliqué. Et c'est applicable pour toutes les addictions. Pas besoin de s'habiller ni même de se doucher, de trouver des stratagèmes pour sa consommation… Avec le télétravail, les dépendants se retrouvent avec un temps libre supplémentaire à occuper. Sans compter l'isolement et l'ennui qui peuvent faire augmenter cette consommation." décrypte Ariane Pommery de Villeneuve, patiente-experte au service d'addictologie de l'hôpital Bichat, au Parisien. 

Informations pratiques
Commentaires