Covid : bientôt 80% de déprogrammation des activités médicales dans les hôpitaux d'Île-de-France

Par Laurent de Sortiraparis, Cécile de Sortiraparis · Publié le 26 mars 2021 à 11h36
À l'occasion du point presse hebdomadaire de ce jeudi 25 mars, Olivier Véran a annoncé que les déprogrammations d'activités médicales pourraient très prochainement atteindre les 80% dans les hôpitaux d'Île-de-France. L'Agence Régionale de Santé d'Île-de-France avait déjà donné "l'ordre ferme", début mars, aux hôpitaux et cliniques de la région de déprogrammer près de la moitié de leurs activités médicales et chirurgicales pour laisser de la place en réanimation aux malades de la Covid.

Alors que le nombre de cas ne cesse d'augmenter en France, et que le variant anglais est devenu dominant à Paris et en Île-de-France, l'Agence régionale de Santé d'Île-de-France tire la sonnette d'alarme. En prévision d'une explosion des cas de Covid-19 à la mi-mars, l'ARS avait donné « l'ordre ferme » au début du mois aux hôpitaux et aux cliniques de la région de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales afin de libérer des lits de réanimation pour les malades du coronavirus.

Un chiffre qui pourrait désormais atteindre les 80%, selon Olivier Véran : "à terme, si on veut rendre disponibles les 2250 lits de réanimation (potentiellement prévus pour la région, NDLR), ce sont sans doute 80% de ces activités qui devraient être déprogrammées", a ainsi expliqué le ministre de la Santé, à l'occasion de son point presse hebdomadaire du jeudi 25 mars. Et de poursuivre : "Au quotidien, pour les soignants, mais également aussi pour les patients et leur famille, cette situation est très difficile à vivre. Ces choix sont toujours faits dans la collégialité, aucun d’eux n’est simple. C’est pourquoi freiner l’épidémie, ce n’est pas seulement prendre soin de l’hôpital, c’est prendre soin de l’hôpital, bien sûr, des soignants, mais c’est aussi d’abord et sans doute des malades qui risquent de voir leurs interventions reportées".

Des déprogrammations qui concernent aujourd'hui "entre 35 et 40% des activités". Début mars, Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS Île-de-France expliquait à l'AFP que les hôpitaux étaient « dans une situation de tension très forte. », avec 84% du taux d'occupation des lits de réanimation en Île-de-France, à ce moment-là, avec environ 70 à 80 entrées par jour, et moins de sorties que cela, selon le directeur général. Une situation qui a empiré depuis.

Il estimait que si ce rythme se maintenait, le palier de 1 127 lits disponibles précédemment fixé serait dépassé la même semaine. Aurélien Rousseau a donc préféré « réagir très vite » et fixer un nouveau palier à 1 577 lits. Un palier qui est sur le point d'être franchi, selon Olivier Véran : "au-delà de 1500 lits, chiffre qui sera atteint dans les tout prochains jours, il faut en effet que les hôpitaux publics et privés franciliens arment 2250 lits de réanimation, juste pour les malades Covid", a-t-il également déclaré ce jeudi.

Malgré un confinement très allégé mis en place par Jean Castex la semaine passée, sur Paris et l'Île-de-France, seuls les prochains jours nous diront quand ses lits de réanimation devront être ouverts, et si les résultats escomptés peuvent atténuer la hausse des hospitalisations prévues, pour éviter de trop déprogrammer de soin. Une situation mal engagée pour le moment.

Informations pratiques
Commentaires