Préparez vos narines, ça va sentir l’art à plein nez ! Du 29 octobre au 23 novembre 2025, le Palais de Tokyo ouvre grand ses portes (et même ses flacons) à Parfum, sculpture de l’invisible, une rétrospective gratuite et sur réservation dédiée aux 30 ans de création de Francis Kurkdjian.
Trois ans après l’exposition évènement du joaillier Fred, place à l’alchimiste des senteurs. À 24 ans, Francis Kurkdjian bouscule déjà l’industrie en signant Le Male de Jean Paul Gaultier, devenu icône mondiale, avant de fonder son atelier de parfums sur-mesure en 2001.
De Dior à Saint Laurent, de Rick Owens à Galliano, il met son nez au service des plus grandes maisons, tout en développant une œuvre olfactive audacieuse, à la croisée des disciplines, aux côtés d’artistes, avec des installations qui voyagent du Grand Palais à Shanghai, de la Villa Médicis au château de Versailles, où il signe aussi le Jardin du Parfumeur. Pour lui, l’olfaction est un médium à part entière, une matière invisible mais sensible, capable d’émouvoir autant qu’un tableau ou une symphonie.
L’exposition, orchestrée par la Maison Francis Kurkdjian, sous le commissariat de Jérôme Neutres, revendique justement cette place du parfum dans les musées - un territoire encore rare pour cet art impalpable. Au Palais de Tokyo, on respire autant qu'on regarde. On suit un parcours multi-sensoriel, entre effluves, sons et images, où chaque senteur raconte un fragment d’imaginaire, un souvenir, une idée. Dès l’entrée, les visiteurs reçoivent un livret, dans lequel il pourront récolter et collectionner les "touches de parfumeur" disséminées dans les différents espaces de l’exposition.
Certaines installations ont valeur de manifeste. Avec L’Or bleu, une eau parfumée à boire conçue avec Yann Toma, Kurkdjian invite à goûter le parfum plutôt qu’à le porter. Plus loin, L’Odeur de l’argent, imaginée pour Sophie Calle, joue sur la tension entre attraction et répulsion.
La Suite pour violoncelle n°2 de Bach, interprétée par Klaus Mäkelä, se traduit en accords olfactifs, révélant le parallèle entre notes musicales et senteurs, tandis que V-Scent, un dispositif de réalité virtuelle, remplace les pixels par des effluves. Tout est affaire de diffusion, de perception, d’intensité.
À la fin de la déambulation, L’Alchimie des Sens déploie l'univers du mythique Baccarat Rouge 540 dans une installation immersive où lumière, son, goût et parfum fusionnent. Sous la direction de Cyril Teste, les œuvres d’Elias Crespin, David Chalmin, des sœurs Labèque et la création gustative d’Anne-Sophie Pic - un chocolat noir au safran, tagète-passion et piment doux - réveillent les cinq sens à a fois.
Le parcours se termine dans l’intimité du bureau de Francis Kurkdjian, recréé au cœur du Palais de Tokyo. Et parfois, le maître des lieux viendra lui-même y travailler - offrant aux visiteurs une rare occasion de voir le parfumeur à l’œuvre, au milieu de son propre imaginaire.
En trente ans de créations, Francis Kurkdjian a fait du parfum un langage plastique. Il compose avec les émotions comme d’autres avec la lumière. Au Palais de Tokyo, il offre une expérience qui se contemple autant qu'elle se respire : une sculpture de l’invisible où l’art devient air, et l’air, œuvre d’art.
Dates et Horaires
Du 29 octobre 2025 au 23 novembre 2025
Lieu
Palais de Tokyo
13, avenue du président Wilson
75116 Paris 16
Accès
Métro ligne 9 station "Iéna" ou Alma-Marceau"
Tarifs
Gratuit
Site officiel
palaisdetokyo.com
Réservations
www.franciskurkdjian.com















































