Arrivé de Chelsea l’été dernier, Claude Makelele, immédiatement intronisé capitaine, est rapidement devenu le leader d’un groupe qui en avait bien besoin. Cependant, sur le terrain, le milieu défensif n'aura pas brillé et aura même parfois déçu. Souvent bien placé mais pas toujours précis dans ses transmissions, Makelele a montré ses limites lors des gros matches de championnat.
» Des débuts plutôt encourageants, mais Makelele rit jaune
Après des négociations assez longues, Claude Makelele, libéré par Chelsea, arrive finalement au Paris Saint-Germain peu après la mi-juillet, suscitant l’enthousiasme de bon nombre de supporters et d’observateurs. Le milieu de terrain, qui vient de disputer l’Euro - lequel s’est révélé être un véritable fiasco pour l’équipe de France -, n’est pas encore prêt physiquement mais est aligné quelques jours plus tard lors d’un match amical contre La Gantoise, au Parc des Princes. Il s’agit, ce jour-là, de présenter le PSG version 2008/2009, et le public apprend ainsi que Makelele a été désigné capitaine pour la saison. Face au club belge, il dispute une mi-temps, puis se blesse quelques jours plus tard à la cuisse et déclare forfait pour les matches contre Guimaraes et le Benfica Lisbonne.
En revanche, Claude Makelele est présent pour la première journée de championnat, à Monaco. Bien qu’à court de forme, il réalise une bonne prestation, tout comme face à Bordeaux et à Sochaux. D’ores et déjà, son influence se fait ressentir, et le milieu de terrain s’érige d’entrée de jeu en leader de l’équipe. Seul bémol : l’ancien joueur de Chelsea récolte trois cartons jaunes en trois rencontres, et sera suspendu pour la réception de Nantes. En attendant, il réalise un très bon match à Caen… mais se voit une nouvelle fois sanctionné d’un carton jaune. Doit-on y voir là une preuve de sa forme physique pas encore optimale ou stigmatiser l’attitude des arbitres, trop sévères avec le milieu défensif ? Le débat est lancé…
Après sa suspension contre le FCNA, Makelele est de retour à Saint-Etienne, où il récolte un nouvel avertissement et se montre dépassé à plusieurs reprises. Il se blesse ensuite de nouveau à la cuisse puis est victime d’un syndrome viral, et manque deux rencontres. Quoi qu’il en soit, après quelques matches, le bilan du milieu défensif, pas encore à 100 %, est plutôt positif - à l’exception de sa prestation à Saint-Etienne, révélatrice de ses limites -, et l’influence du capitaine se fait clairement ressentir sur le groupe. Makelele parle, conseille et replace ses coéquipiers, et cela fait du bien à l’équipe.
» Ménagé en coupe
De retour face à Lorient, Claude Makelele ne va plus quitter le onze titulaire pendant un long moment, en championnat tout au moins (18 titularisations consécutives de mi-octobre à fin février). En revanche, lors des rencontres de coupe, il n’apparaît que très peu, ménagé par Paul Le Guen. Il effectue tout de même une entrée en jeu remarquée contre Santander. En Ligue 1, Makelele ne brille pas vraiment mais ne passe pas non plus à côté de ses matches, à part à Bordeaux. Le milieu réalise tout de même quelques bonnes prestations, contre Lyon, Auxerre ou Valenciennes. Milieu le plus défensif de l’équipe, il aide petit à petit Jérémy Clément à se libérer et à jouer plus haut. Souvent bien placé, il sait ménager ses efforts mais pèche malheureusement trop souvent dans les transmissions, et cela ne concerne pas forcément les plus difficiles d’entre elles. Dommage, car dans ce domaine, Makelele est capable de très belles choses, en témoignent sa passe en profondeur pour Luyindula à Nantes et sa louche pour Sessegnon contre Nancy, à l’origine du quatrième but parisien.
» Une fin de saison plus difficile
Comme toute l’équipe, Makelele va malheureusement vivre une saison plus difficile. Il est tout d’abord rattrapé par la commission de discipline, qui lui inflige deux matches de suspension pour un tacle sévère sur Benalouane contre Saint-Etienne, geste sanctionné d’un carton jaune par l’arbitre de la rencontre mais qui a beaucoup fait parler après le match. Absent à Rodez et à Lorient, le capitaine parisien revient contre Marseille mais passe à côté de son match. Le jeudi suivant, face à Braga, il joue et se montre très bon. Mais à Toulouse, trois jours plus tard, il réalise une mauvaise prestation. Souvent dépassé, il souffre de la comparaison avec les milieux plus jeunes et plus physiques.
La trêve arrive ensuite, mais Claude Makelele fait parler de lui, puisqu’une journaliste du quotidien espagnol « As » affirme que le milieu de terrain arrêtera sa carrière à l’issue de la saison. Makelele démentit dans la foulée, mais le doute s’installe dès lors. Après la coupure, le capitaine est naturellement aligné face à Nice, contre qui il se montre plutôt à son avantage. Mais sa fin de saison va être assez délicate, et Makelele va notamment souffrir contre Lille, Kiev, Rennes ou Auxerre. Peu avant le match contre Valenciennes, l’on apprend que le capitaine parisien, vivement encouragé par Bazin, va poursuivre sa carrière de joueur au PSG. Mais, surtout, Makelele effectue une sortie médiatique retentissante, afin de promouvoir son autobiographie, dans laquelle il déclare notamment qu’il faut "nettoyer les saletés qui restent, que ce soit au niveau des joueurs, du staff technique et de la direction". Le timing est certainement mal choisi mais ne fait que confirmer les mauvaises décisions prises ici et là au PSG depuis plusieurs semaines. Dans le même temps, les médias commencent à s’interroger sur le véritable rôle de Makelele au sein du club, preuve toutefois de son importance auprès du groupe. Malgré tout, le PSG et son capitaine se seraient bien passés de tout cela, alors que la fin de saison nécessite une concentration absolue. Mais, fatigués physiquement et mentalement, les Parisiens craquent, et Makelele notamment termine difficilement la saison.
» Un bilan contrasté
Au final, le bilan de Claude Makelele au PSG est assez mitigé. Sur le terrain, en dépit de quelques prestations intéressantes, le capitaine a globalement déçu, n’affichant pas le niveau qui était le sien à Chelsea. A sa décharge, il est arrivé sans préparation, a joué davantage qu’à Londres et n’est plus tout jeune. Mais le milieu défensif est souvent apparu dépassé lors des gros matches, n’empêchant pas son équipe de couler.
Toutefois, Makelele est arrivé en véritable leader et a certainement apporté beaucoup sur ce point. N’hésitant jamais à conseiller et replacer ses coéquipiers, il a fait du bien à l’équipe de la capitale et à son vestiaire. C’est certainement pour cela que Bazin l’a poussé à prolonger d’un an son contrat de joueur.
» Les stats de Makelele cette saison
- 40 matches joués (38 en tant que titulaire), 3 358 minutes disputées.
- Aucun but, 1 passe décisive (en Ligue 1).
- 9 cartons jaunes (tous en Ligue 1).
- Moyenne annuelle PlanetePSG : 5,34.