Arrivé au PSG à tout juste quatorze ans, Samuel Piètre a évolué pendant près d’une décennie dans les rangs des Rouge et Bleu. De la saison 1998-1999 à l’exercice 2006-2007; des équipes de jeunes à l’effectif pro. Cet ancien symbole du centre de formation parisien, joueur de l’US Créteil-Lusitanos (National) depuis septembre dernier, a accepté de se confier à PlanetePSG.com. Au lieu de ressasser le passé ou de tirer des plans sur la comète, le milieu offensif de vingt-cinq ans vit plutôt dans l’instant présent.
Samuel, excepté un prêt de six mois à Istres (L2) en 2003, vous n’avez connu que le PSG de 1998 à 2007. Que représente le club de la capitale à vos yeux ?
Mon club de cœur. J’ai passé mon enfance en région parisienne (né à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne) et je supportais déjà le PSG, où j’ai ensuite eu la chance d’évoluer et d’accomplir ma formation. Je resterai toujours un fidèle supporter de Paris.
Impossible de se pencher sur votre cas sans citer le mois de septembre 2001. A cette époque, trois ans avant de passer pro, vous remportiez le Mondial des - 17 ans avec l’équipe de France et marquiez même un but en finale contre le Nigeria…
Oui, c’était une très bonne expérience. Certaines personnes m’en parlent encore aujourd’hui. Ce parcours en sélection m’a ouvert des portes. Il m’a permis de passer les étapes plus vite que prévu en facilitant mon accès au monde professionnel. J’ai vraiment commencé à participer aux séances du groupe pro du PSG en 2001-2002, sous les ordres de Luis Fernandez.
Pourtant, malgré cet apprentissage accéléré, vous avez dû attendre décembre 2006 et un match de Coupe UEFA contre le Panathinaïkos au Parc des Princes pour vos grands débuts en équipe première…
Ce n’était pas facile de s’imposer à Paris, d’autant que deux grosses blessures (en 2003 et 2005) ont contrarié ma progression. Je savais bien que ce ne serait pas évident, ce n’est pas comme si c’était un petit club de L1. A ce moment-là, les jeunes du club n’étaient pas trop mis en avant. Depuis quelques années, je remarque que les mentalités ont changé à ce sujet. Je n’en tire aucune frustration. Il ne faut pas regarder vers l’arrière.
Quel joueur vous a le plus impressionné durant vos années à Paris ?
Ronaldinho était extraordinaire. J’ai aussi de grands souvenirs de Nico (Anelka) et de Pedro Miguel Pauleta.
Avez-vous gardé des liens avec d’anciens partenaires rencontrés sous le maillot Rouge et Bleu?
Oui, avec Bernard Mendy, Fabrice Pancrate, Sammy Traoré et d’autres personnes avec qui je m’entendais bien. A présent, comme j’habite près du Camp des Loges, je vais parfois rendre visite aux pros. Il m’arrive aussi d’aller au Parc des Princes.
Votre départ de Paris date de l’été 2007. Destination Levadiakos, un pensionnaire de première division grecque…
J’ai atterri là-bas un peu bizarrement. Levadiakos ne faisait pas partie de mes priorités. J’ai réalisé un bon début de Championnat cette saison-là. En tout, j’ai quand même disputé une quinzaine de matches (13). Pourtant, j’ai vite constaté que les dirigeants n’avaient pas la même vision du football qu’en France. Je ne touchais pas mon salaire tous les mois. Le club me payait quand il en avait envie. Cette situation n’était pas facile au quotidien. Je me faisais du souci car je n’étais pas tout seul en Grèce, il y avait aussi ma famille.
Après cet exil d’une saison, vous avez vécu une année de chômage en 2008-2009. Comment avez-vous alors meublé votre temps ?
Je me suis entraîné avec la réserve du PSG grâce à Bertrand Reuzeau (coach de l’équipe réserve). J’ai également participé à des stages tenus par l’UNFP pendant lesquels j’ai disputé des matches amicaux. Ce qui m’a permis d’effectuer quelques essais dans des clubs au cours de la saison dernière. Malgré tout, j’ai donc joué assez régulièrement. Cette période était assez pénible, mais j’ai travaillé physiquement pour garder la forme, je n’étais pas vraiment "à la rue".
Une telle trajectoire doit tout de même contraster avec les espoirs que vous étiez en droit de fonder au début des années 2000...
Avec les aléas de la vie, on peut difficilement prévoir quoi que ce soit. Pour l’instant, c’est vrai que ça n’a pas été génial, mais ç’aurait pu être pire. Bien sûr, j’aurais aimé que ma carrière se passe autrement, j’aurais aimé réussir à Paris. Mais je ne regrette pas d’être passé par des étapes un peu difficiles, sinon je n’aurais pas été celui que je suis aujourd’hui. Maintenant, tout va bien à Créteil.
Il y a un mois, vous avez en effet retrouvé le chemin de l’US Créteil-Lusitanos (National), club dans lequel vous jouiez avant votre venue au PSG…
J’avais d’autres contacts cet été, Amiens et une équipe de seconde division belge entre autres. Mais le discours de Créteil m’a plu. J’ai parlé avec Laurent (Fournier, coach de Créteil) peu après qu’il s’engage avec le club. Il m’a déjà entraîné quand il dirigeait l’équipe réserve du PSG (2003 - fév. 2005) et ensuite les pros (fév. 2005 - déc. 2005). Créteil, c’était la meilleure des choses pour rebondir. J’avais besoin de sentir qu’on me fait confiance. Je vais essayer d’y obtenir du temps de jeu pour montrer ce dont je suis capable.
Outre Laurent Fournier, le groupe cristolien comporte d’autres éléments passés par le PSG...
Oui, c’est agréable. J’ai de très bons liens avec Cédric N’Koum, dont j’ai fait la connaissance quand j’étais la saison dernière avec la CFA parisienne. Il y a aussi Nicolas Cousin, qui est un très bon ami. On a tous les deux joué ensemble à Paris dans l’effectif pro et on ne s’est jamais lâché depuis. Entre anciens Parisiens, nous parlons beaucoup du PSG. Nous sommes tous de grands supporters de ce club, on est toujours attentif à ce qui s’y passe. Nous suivons ses résultats, en espérant qu'il gagne le Championnat de France.
Et à propos de votre nouvelle formation, estimez-vous qu’elle a les moyens de monter en Ligue 2 ?
Le club a un bon groupe. Si nous continuons sur cette lancée (l’USCL pointe à la 3e place du National), nous avons à mon avis le potentiel pour viser plus haut. Avant tout, restons sérieux et appliquons-nous match après match à prendre le plus de points nécessaires.
Enfin, oublions un peu l’Hexagone, avez-vous toujours un faible pour le football anglais ?
Oui, j’ai conservé une attirance pour l’Angleterre, et l’Espagne aussi. Mais je n’y pense pas du tout pour le moment, on verra ça plus tard. Je veux d’abord apporter un plus à mon équipe. Je préfère me focaliser sur le présent.
Un grand merci à Samuel Piètre pour le temps qu’il nous a consacré et bonne continuation à lui avec l’USCL.
Interview réalisée par Adrien Pécout en exclusivité pour PlanetePSG.com.