Sécurité : vers une reconnaissance faciale dans les stades ?

Par Cécile de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Publié le 26 octobre 2021 à 14h27
Pour lutter contre l'insécurité grandissante dans les stades, de nombreux organisateurs pensent investir dans des logiciels de reconnaissance faciale, afin de retrouver et bloquer les fauteurs de troubles. Une idée qui déplaît grandement aux supporters.

Jets de projectiles, débordements sur le terrain, bagarres, cris haineux... Les tribunes des stades lors des événements sportifs sont de moins en moins sûres. Pour ramener un sentiment de sécurité et de respect des règles dans les stades, certains clubs s'intéressent de près à la reconnaissance faciale par vidéo en temps réel.

Ces logiciels de biométrie sont actuellement interdits dans l'espace public. Malgré cela, ses fonctionnalités sont présentées comme étant la solution idéale pour ramener l'ordre dans les stades. « C’est clairement un sujet tabou, mais je peux vous assurer que ça intéresse les clubs »affirme le patron d’une société privée de sécurité, qui a notamment travaillé avec l’Olympique de Marseille. Ce patron, qui souhaite rester anonyme, est de plus en plus contacté par les clubs de sport, selon ses propos déclarés à l’AFP.

De son côté, le gouvernement promet lui aussi de calmer les débordements observés dernièrement dans les stades, en trouvant « une réponse forte » et « des actions coordonnées. » Si aucune proposition concrète n'a été formulée pour le moment, la problématique est bien urgente pour l'Etat : le gouvernement entend trouver un moyen de contrôler les éclats des supporters avant la coupe du monde de rugby en 2023, ou les Jeux olympiques de Paris en 2024.

Pour cela, la reconnaissance faciale en temps réel semble tout indiquée : les fauteurs de troubles peuvent être repérés dès l'entrée et se voir interdire l'accès des stades, avant que des violences ne soient commises.

Ces logiciels ne font pourtant pas l'unanimité. L'avocat Pierre Barthélémy rappelle dans les colonnes de la Voix du Nord qu'il « y a un taux d’erreur qui varie entre 80 et 90% dans les pays où cela a été testé. Il y a aussi des biais raciaux ».

Leur fiabilité reste donc à prouver. Pour le moment, cette technologie reste proscrite puisqu'elle a été jugée contraire au respect de la vie privée. Les clubs qui se sont risqués à l'utiliser ont reçu des avertissements de la part de la CNIL.

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