Masque obligatoire dans les transports : les agents de sécurité pourront verbaliser

Par Manon de Sortiraparis, Caroline de Sortiraparis · Publié le 4 mai 2020 à 10h16
Edouard Philippe a présenté, le 28 avril à l’Assemblée, le plan de déconfinement du gouvernement. Lors de sa prise de parole, le Premier ministre a indiqué que le port du masque sera obligatoire dans les transports publics, à compter du 11 mai. Le secrétaire d'Etat chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a confié qu'"il y aura sanction si le port du masque n'est pas respecté dans les transports en commun". Des propos confirmés par Christophe Castaner, ce samedi 2 mai, à l'issue du conseil des Ministres.

C'était une prise de parole très attendue. Le 28 avril, le Premier ministre a dévoilé le plan de déconfinement du gouvernement à l'Assemblée. L'occasion pour Edouard Philippe de confirmer le port du masque obligatoire dans les transports publics à compter du 11 mai. Le Premier ministre a indiqué que le masque sera également obligatoire dans les taxis et VTC, qui ne proposent pas de protection en plexiglas.

Mais alors, y aura-il de possibles sanctions si le port du masque n'est pas respecté dans les transports ? Dès le 29 avril, c'est ce que Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d'Etat chargé des transports, semblait affirmer, au micro d'Europe 1 : "Dès le 12 mai, il faudra que tout le monde soit doté d'un masque. Il y aura sanction si le port du masque n'est pas respecté dans les transports en commun. Nous prévoyons d'habiliter les services de sûreté pour refuser ce genre de passagers (qui refusent de porter un masque, NDLR). Nous prévoyons que les forces de l'ordre puissent être sollicitées. J'en ai discuté avec le préfet de police Didier Lallemant. 

Des propos que le secrétaire d'Etat chargé des transports avait réitéré et précisé dans Le Parisien, le 1er mai : "Nous allons aussi donner aux services spécialisés de la SNCF et de la RATP, que sont la Suge et le GPSR, la capacité légale de procéder à des contrôles. Et le cas échéant de mettre des amendes. Les personnes qui voudront prendre un VTC, un taxi ou pénétrer dans une gare sans masque pourront se voir refuser l'accès. Si elles entrent malgré tout, elles recevront une amende", avant d'ajouter que le montant de l'amende devrait être "quelque chose de similaire à celle infligée en cas d'absence d'attestation de sortie. C'est-à-dire 135 euros". "Mais ce n'est pas encore arbitré", a-t-il admis. Mais l'objectif est avant tout la pédagogie. "Nous allons accompagner les usagers dans la pratique du port du masque obligatoire dans les transports. Nous ferons en sorte que tout le monde en ait un pour le 11 mai", a expliqué Jean-Baptiste Djebbari.

Ce samedi 2 mai, à l'issue d'un conseil des ministres au cours duquel l'état d'urgence sanitaire a été prolongé jusqu'au 24 juillet 2020, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a confirmé les propos de Jean-Baptiste Djebbari concernant les contrôles et les amendes en cas de non-port du masque dans les transports en commun. 

Pour ce faire, le gouvernement a "élargi la liste des personnes habilités à constater les infractions". En plus des traditionnelles forces de l'ordre déjà mobilisées, "les adjoints de sécurité, les gendarmes adjoints volontaires, les réservistes de la police et de la gendarmerie, les agents de sécurité assermenté dans les transports mais aussi les agents des services d'instruction de l'autorité de la concurrence pour les commerces pourront constater les non-respects de l'état d'urgence sanitaire et le sanctionner".

On rappelle que le sujet du port du masque obligatoire dans les transports faisait débat. Mais, à l’issue d'un entretien entre le Président de la République Emmanuel Macron et les maires, le 23 avril, L'Elysée avait annoncé qu'"il faudra probablement imposer le port du masque" dans les transports publics, à partir du 11 mai

Suite à cette annonce, Valérie Pécresse avait indiqué, dans une interview pour BFMTV, que des masques seraient distribués gratuitement aux usagers des transports en commun. « Il faut d'abord donner les masquesIl faut que tout le monde puisse en avoir. Ce n'est pas le cas aujourd'hui » avait-elle expliqué. Afin « d’éviter des effets de foule, des queues trop longues qui seraient totalement contraires à l’esprit des mesures barrières », la Présidente de la Région île-de-France avait confié « Nous allons réfléchir aux modalités qui feront en sorte que tous les voyageurs auront des masques, qui seront donnés par la région », avant de conclure que « les entreprises avaient aussi vocation à prendre le relais petit à petit ».

On rappelle que la maire de Paris Anne Hidalgo a confirmé, le 28 avril, lors d'une réunion de Conseil de Paris extraordinaire, la distribution gratuite de 2,2 millions de masques en tissu aux Parisiens à la mi-mai. Anne Hidalgo a également rappelé qu'il était "vraiment nécessaire" de les rendre obligatoires dans les transports.

Même avis pour la Présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. "Le port du masque, c'est ce qui protège, et c'est ce qui protège notamment dans un milieu clos comme dans les transports dans lesquels, par définition, il sera difficile de respecter les distanciations sociales", avait-elle indiqué avant d’ajouter "il nous faut des masques obligatoires".

Enfin, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou s’était lui aussi exprimé sur la question. Lors d’une audition au Sénat le 15 avril dernier, il avait expliqué vouloir rendre "le port du masque obligatoire" dans les transports publics expliquant que les fameuses mesures de distanciation sociale sont "très compliquées à aborder" dans les trains. 

Après discussions, le gouvernement rend donc obligatoire le port du masque dans les transports publics, à partir du 11 mai, afin de lutter au mieux contre le coronavirus. Lors de sa prise de parole à l'Assemblée, Edouard Philippe a indiqué qu'"il y aura assez de masques pour tout le monde, le 11 mai". 

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