Cannabis : des élus et médecins réclament la légalisation

Par · Publié le 19 juin 2020 à 17h27
Dans un contexte sanitaire et économique compliqué, une vingtaine d'élus de tous bords joignent leurs voix à des médecins pour demander la légalisation du cannabis en France. Une proposition de loi a été déposée l'été dernier par le député François-Michel Lambert.

Le cannabis, nouveau remède contre la crise sanitaire et économique ? C'est en tout cas ce qu'avancent une vingtaine d'élus de tous bords ainsi que des médecins, qui réclament dans une tribune publiée jeudi 18 juin sur le site de L'Obs la légalisation du cannabis en France. Intitulée "Après la crise du Covid-19, il faut légaliser le cannabis, vite !", le texte revendicatif a été signé par quelques députés LREM, joints par d'autres élus LFI ou socialistes afin de demander au gouvernement d'agir. 

Par ailleurs, cette initiative fait suite à une proposition de loi visant à légaliser l'usage et la vente de la substance interdite. C'est le député François-Michel Lambert (Libertés et territoires) qui avait déposé ce texte de loi l'été 2019. Il avait d'ailleurs reçu à cette occasion le soutien de députés "marcheurs" comme Caroline Janvier, ainsi que d'autres élus socialistes et de gauche.

Forcément, l'argument principal avancé par les signataires de la tribune reste d'ordre "économique". Et leurs calculs parlent d'eux-mêmes : ils estiment que la légalisation "permettrait de faire rentrer chaque année dans les caisses de l'Etat entre 2 et 2,8 milliards d'euros", avec en bonus la création de "30 000 à 80 000 emplois, notamment dans le secteur agricole". Aussi, ce grand bond en avant dans la législation anti-stupéfiants aurait pour conséquence de "soulager les forces de police", qui continuent aujourd'hui de répéter des interpellations pour "simple usage" de cannabis

Dans le même temps, c'est "l'argument sanitaire" que les signataires mettent en avant, puisque la législation devrait servir à "maîtriser la distribution et la composition" du produit. Pour François Pupponi, du même groupe Libertés et territoires que le député à l'origine de la proposition, s'oppose à voter en faveur du texte de loi. D'après lui, "avec la crise économique, les gens auront encore plus besoin d'argent", et insiste sur BFM TV d'un dommage collatéral imminent : "si demain ils ne peuvent pas vendre illégalement du cannabis, ils vendront de la drogue dure".

Pour l'heure, le président de la République ne semble pas disposé à lancer la procédure, car il n'a "jamais vu d'études robustes montrant que cela n'avait pas d'effets sur la vigilance en particulier des plus jeunes" comme il l'avait déjà souligné au mois d'octobre. Aujourd'hui, une amende forfaitaire de 200 euros est expérimentée dans plusieurs villes en France. 

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