Régionales : la gestion du périphérique parisien convoitée par Valérie Pécresse

Par · Publié le 20 mai 2021 à 16h47
Alors que la Ville de Paris envisage de fermer une voie de circulation sur le périphérique parisien, la présidente de la région Île-de-France promet, si elle est réélue, d'organiser un référendum à l'automne pour consulter tous les Franciliens à ce sujet. Une compétence qui revient naturellement au conseil régional selon Valérie Pécresse.

"Le périphérique est une infrastructure d'intérêt régional". Voilà l'affirmation un brin provocatrice formulée ce jeudi 20 mai 2021 dans les colonnes du Parisien par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France en lice pour sa réélection. À quelques semaines du premier tour des élections régionales, la grande favorite des sondages veut reprendre la main sur le sujet des transports

Pourtant, les transports en commun restent a priori la chasse gardée de la région par l'intermédiaire d'Île-de-France Mobilités (IDFM), l'établissement public administratif en charge de sa gestion. Seulement, Valérie Pécresse et le conseil régional n'ont aucun pouvoir de décision concernant le boulevard périphérique qui entoure la capitale. Une situation qui ne semble pas convenir à la candidate du mouvement "Libres !", bien décidée à retrouver sa liberté pleine et entière dans ce domaine. 

Et pour cause ! Sur les tablettes de l'Hôtel de Ville et de l'équipe municipale d'Anne Hidalgo, un projet prévoit de supprimer une voie de circulation, afin de donner une priorité aux bus et aux covoiturages. En ce sens, la Mairie de Paris souhaite mettre en application cette idée juste après les Jeux olympiques de Paris 2024, pendant lesquels une "voie olympique" sera réservée aux convois d'athlètes et à la logistique gigantesque dépendante de l'évènement. En février 2021, une étude menée par la Ville de Paris confirmait le rejet en bloc ce projet par les Parisiens, au même titre que la limitation de vitesse au rabais

Surtout, l'ex-proche de Nicolas Sarkozy ressent l'urgence de monter au créneau suite aux récentes annonces divulguées par sa rivale socialiste. À commencer par la piétonnisation du centre de Paris, projet phare d'Anne Hidalgo pour les prochaines années. "Piétonniser le centre de Paris comme cela vient d'être annoncé et fermer une voie de circulation sur le périphérique, c'est la thrombose assurée pour toute l'Île-de-France" s'inquiète la présidente de région. Elle s'oppose à la pérennisation de la "voie olympique" au-delà de l'horizon des JO. "Si je suis réélue, j'organiserai à l'automne prochain un grand référendum pour demander leur avis à tous les Franciliens", affirme Pécresse. "Rien ne peut être décidé sans concertation des habitants", martèle-t-elle. 

Ainsi, la candidate aux régionales entend inclure cette concertation dans le "plan de déplacement urbain d'Île-de-France", mis au point par IDFM. "Il ne faut pas avoir peur du débat et de la démocratie" rappelle-t-elle. "Cela permettra de demander des études d'impact en matière de bouchons et de pollution sur le projet de fermeture d'une voie", souligne la présidente de région. À l'image des grandes concertations citoyennes initiées par Hidalgo, Valérie Pécresse avance sur le terrain de la lutte contre la pollution pour justifier une éventuelle mainmise sur le périph'. Un domaine jusqu'alors trusté par la maire de Paris

Jusqu'au-boutiste, l'ex-LR laisse entendre sur le même ton que la gestion de l'anneau parisien devrait revenir à ses infrastructures régionales. "Si l'État me confiait cette compétence, la région pourrait investir ce qu'il faut pour limiter les nuisances du périphérique", dont le trafic serait "à l'origine de 37% des émissions de dioxyde de carbone et 35% des émissions de particules fines" dans la région.

Avant l'aboutissement du Grand Paris express, pas question de fermer définitivement une voie du périph' ! "Tant que le Grand Paris Express n’est pas en service, cette suppression serait synonyme d’une immense souffrance pour les Franciliens qui n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler et faire des trajets de banlieue à banlieue", estime-t-elle. Encore une fois, la présidente de région s'oppose à la transition écologique jugée "brutale" de la maire de Paris. Comme si elle était la seule responsable politique de la région capitale à avoir véritablement les pieds sur terre. Dans tous les cas, ce sera aux Parisiens et Franciliens de décider de l'avenir du périphérique. 

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