Immobilier : à Paris, l'écart des prix se creuse au-delà de la frontière du périph'

Par · Publié le 10 février 2021 à 16h36
Pour les acteurs de l'immobilier à Paris, même après le passage de la crise sanitaire et économique liée à l'épidémie du Covid-19, le périphérique parisien reste la ligne de démarcation par excellence entre les communes limitrophes de la capitale et Paris intramuros. Selon si l'on franchi ou pas le périph', le prix au mètre carré peut varier de 10 à 30% à l'achat, selon les notaires du Grand Paris.

Le boulevard périphérique, éternelle frontière entre la métropole du Grand Paris et la capitale intramuros ? C'est en tout cas ce que révèle une étude des notaires du Grand Paris, relayé dans Le Monde ce mardi 9 février 2021, qui s'intéresse aux prix de l'immobilier entre les deux zones délimitées par l'autoroute encerclant Paris. Le projet de long terme autour de la Métropole du Grand Paris devra d'abord réussir à dépasser la frontière du périph', pour mieux inclure les villes de petite couronne dans un même ensemble, et surtout harmoniser les prix. 

À ce sujet, les notaires du Grand Paris interrogés par nos confrères du Monde constatent une évolution, mais pas encore une révolution. "Le concept du Grand Paris s'installe de plus en pls dans les esprits et les relations entre quartiers limitrophes de Paris et communes attenantes de petite couronne s'intensifient", souligne Thierry Delesalle, notaire dans Paris intramuros. "Le boulevard périphérique reste une frontière, mais les Parisiens la franchissent de plus en plus souvent pour devenir propriétaires", remarque le notaire. 

En effet, ce qui attire les Parisiens souhaitant investir dans la pierre au-delà du périph', ce sont surtout les prix de l'immobilier, toujours aussi attractifs. Et pour cause : l'étude des notaires du Grand Paris indique que le prix du mètre carré est, en moyenne, 30% moins cher en proche couronne que dans les quartiers parisiens contigus. Ainsi, il faudra débourser 7000 euros par mètre carré dans les vingt-trois communes autour de Paris, ce qui reste bien loin de la moyenne parisienne généralement fixée à environ 10 000 euros.  

Des différences selon les points cardinaux

Côté Ouest, les prix tendent à se stabiliser. Entre les communes de Neuilly-sur-Seine et le quartier de Ternes, la baisse reste infime : à peine 0,5% de différence. Même chose à Levallois, où le prix au mètre carré avoisine les 9 940 euros, contre 11 010 dans le quartier de la Plaine-Monceau, soit une décote de 10%. Entre Boulogne-Billancourt et Auteuil, dans le 16e arrondissement, on retrouve 16% de différence. Historiquement, le marché de l'immobilier relie ces deux zones : quand les prix baissent à Paris, ils descendent aussi dans l'Ouest parisien en proche couronne. 

Aux autres coins cardinaux, les écarts s'envolent. Au nord par exemple, entre le quartier de La Chapelle dans le 18e arrondissement et les communes de Saint-Denis ou Aubervilliers, la différence de prix est estimée à 57% en 2021, contre 31% de différence de prix en 2000. À l'est, le périphérique crée une baisse du prix au mètre carré de 48% avec Bagnolet, contre 48% en 2000.

À Pantin, comptez 29% de différence, et 42% à Ivry-sur-Seine, dans le sud de la capitale. Côté Saint-Ouen, Montreuil, Vanves ou Issy-les-Moulineaux, l'écart entre ces villes et Paris stagne entre 30 et 40%, comme au début du siècle. Voilà qui devrait donner des idées aux Parisiens avides d'espaces ! Et d'économies... 

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