Shôkokuji, pavillon d’or, pavillon d’argent zen et art à kyoto

Par · Publié le 30 septembre 2008 à 11h38
Dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire des relations franco-japonaises, du 50e anniversaire du jumelage des villes de Paris et de Kyôto, le Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris présente du 16 octobre au 14 décembre 2008 l'exposition « Shôkokuji, Pavillon d'or, Pavillon d'argent. Zen et Art à Kyôto».
Grâce à 80 oeuvres d'art, du XIIe au XVIIIe siècle, sélectionnées parmi les trésors artistiques de trois des plus célèbres temples zen de Kyôto (dont deux sont inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco) et jamais encore présentées en Europe, cette exposition sera l'occasion pour le public français de découvrir la culture Zen en ses multiples composantes, au-delà des visions occidentales ou parfois réductrices. Une caractéristique essentielle du Zen au Japon étant la transmission directe de la Loi (Dharma) de maître à disciple, une première section révèlera les portraits peints ou sculptés des maîtres zen ainsi que des calligraphies zen appelées bokuseki ou « traces d encre », supports fondamentaux de l'enseignement spirituel.
Les traditions cultuelles sont représentées par d'imposantes peintures de divinités et figures sacrées datant des XIVe et XVe siècles, accompagnées d'objets rituels d'une grande force esthétique. Essentielle à la culture zen, la peinture à l'encre sera présente grâce à des chefs-d'oeuvre des maîtres du XVe et du XVIe siècle : Shûbun (XVe), Sesshû Tôyô (XVe) , Kanô Motonobu (XVe-XVIe). Apparaîtront ainsi les liens étroits entretenus par les moines zen avec la culture savante de leur temps, les poésies et la littérature chinoise notamment. L'évolution de la cérémonie du thé sera évoquée par de magnifiques objets ayant appartenu au 8e shôgun Ashikaga Yoshimasa (1436-1490), grand amateur d'art et commanditaire du Pavillon d'Argent, Gingakuji. En complément figureront des oeuvres liées aux deux très célèbres maîtres du thé du XVIe et XVIIe siècle : Sen no Rikyû et Genpaku Sôtan. En explosion picturale finale, des peintures des maîtres du XVIIIe siècle - Itô Jakuchû, Maruyama Ôkyô, Ike no Taïga - ouvriront aux mondes du paysage, des fleurs et des animaux réels ou fantastiques. Un parcours introductif construit par les photographies contemporaines de Hiroshi Moritani révélera au public la vie quotidienne des acteurs actuels de la tradition spirituelle zen.
Programmation

Pour plonger dans l'essence du zen, le Petit Palais propose des conférences, des ateliers et démonstrations d'ikebana, des cérémonies autour du thé et de l'encens, des séances de méditation Zen. Danse ZEN et musiques traditionnelles compléteront cette programmation
orientale. Au même moment, le Musée Cernuschi présente, dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire des relations franco-japonaises l'exposition SPLENDEURS DES COURTISANES. Japon, peintures ukiyo-e du musée Idemitsu. du 19 septembre au 9 novembre 2008 et du 18 novembre au 4 janvier 2009. Alors que les estampes ukiyo-e sont réputées en Occident, les peintures par les mêmes artistes sont plus méconnues. Un ensemble incomparable de rouleaux et de paravents présentera les courtisanes et les jolies femmes qui fréquentent les quartiers de plaisir où se côtoient nobles et bourgeois fortunés, d'Edo (Tôkyô)- la capitale shogunale, de Kyôto et d'Ôsaka.

LE SHÔKOKUJI, son histoire, ses collections
Le temple Shôkokuji est l'un des principaux temples de l'école zen Rinzai à Kyôto. En dehors des splendides pavillon d'Or (Kinkakuji) et d Argent (Ginkakuji), plus de 100 temples de la ville sont placés actuellement sous son administration. La construction des sept grands bâtiments de l'enceinte démarra en 1383 avec le shôgun Yoshimitsu ASHIKAGA, sur ordre de l'empereur Gokomatsu. Désirant établir un grand temple à l'est de sa résidence, le « Hana no Gosho », Yoshimitsu prit conseil auprès de moines éminents pour les détails de l'architecture. En 1392, les constructions furent achevées et Musô Soseki fut nommé premier Père Abbé du Temple. Lieu de formation au Zen et important centre littéraire, le Shôkokuji contribua au développement de cette doctrine à l'époque de Muromachi (1336-1573). Au cours de la Guerre d'Ônin (1467-1477), la quasi-totalité des bâtiments furent réduits en cendres. L'actuel Hattô (« Salle du Dharma ») fut reconstruit en 1605 avec le soutien de Hideyori TOYOTOMI. Plus tard, Ieyasu TOKUGAWA fit don au temple d'une nouvelle Porte principale (Sanmon). Mais, lors du « Grand incendie de l'ère Tenmei » de 1788, tous les bâtiments furent détruits, à l'exception du Hattô. C'est pourquoi l'actuel Temple Shôkokuji ne comprend ni Butsuden (salle du Bouddha) ni Sanmon. Les autres bâtiments furent reconstruits en 1807 avec les éléments d'un des palais de l'ancienne résidence impériale, Le Gosho.
Les temples bouddhiques au Japon ont acquis, au cours des siècles, des trésors artistiques inestimables, fruits de dons, de legs, d'achats ou de commandes à des artistes. Parmi ces trésors, figurent en première place, des images ou objets destinés au culte, mais aussi parfois des oeuvres plus profanes, destinées aux appartements privés des supérieurs ou des moines. Le Shôkokuji, a ouvert un musée, le Jôtenkaku Bijutsukan, où sont exposées par roulement les collections du temple. À l'occasion de cette exposition au Petit Palais, le Shôkokuji, le pavillon d'Or et le pavillon d'Argent ont accepté de prêter une partie de leurs chefs-d'oeuvre. Soixante-dix-neuf oeuvres sont réparties en un parcours à la fois chronologique et thématique. Les oeuvres classées Trésor national ou Bien culturel important font l'objet d'une présentation par roulement, ne pouvant être exposées que pour une durée d'un mois.

PARCOURS DE L'EXPOSITION

Salle documentaire
Les temples zen sont toujours des lieux vivants. Le Zen à Kyôto... Le bouddhisme Zen aurait été importé en Chine, au début du VIe siècle, par le moine Boddhidharma, originaire de l'Inde. Regardé avec défiance par les autorités japonaises, la doctrine ne parviendra à se développer qu'à partir de 1191. Les premiers temples Zen seront alors érigés par le moine Yôsai dit aussi Eisai (1141-1215). La doctrine se diffuse rapidement dans les rangs des chefs militaires, les shoguns. Ashikaga Takauji (1305-1358), Tadayoshi (1307-1352) ou encore Musô (1275-1351) vont permettre ainsi d'allier le Zen et le bouddhisme ésotérique. Cinq grands temples Zen (baptisés des noms de Tenryûji, Shôkokuji, Kenninji, Tôfukuji et Manshûji) prenant pour modèles les cinq Montagnes et les dix temples du Zen chinois, sont établis à Kamakura, puis à Kyôto.



Salle I
Cette salle est dévolue aux Portraits (chinzô) et calligraphies (bokuseki) de Moines qui sont à l'origine de l'histoire du zen au Japon et du Shôkokuji en particulier. Elle s'ouvre sur des témoignages de maîtres chinois, puis de grands moines japonais. Les portraits peints ou sculptés des maîtres de l'école zen sont appelés chinzô. Ils obéissent à une convention iconographique stricte afin d'observer le devoir de culte et de vénération qui s'impose. Orné des symboles marquant sa fonction, le moine assis en tailleur sur sa chaise de prédication (Kyokuroku) porte la robe de moine (nôe), un surplis (kesa) et une longue canne (jujô), allusion visible à la qualité de son enseignement. Ses mains (la main droite placée dans la main gauche repose dans le giron, paume en l'air, les deux pouces s'effleurent) forment la mudra de la méditation. Lorsqu'ils sont accompagnés d'une inscription calligraphiée par le maître, ces chinzô attestent que la loi du Buddha (ou Dharma) a bien été transmise du maître à l'élève. Ce sont des témoignages importants car la transmission de la loi ne se fait que d'esprit à esprit (ishin denshin), c'est-à-dire directement de maître à disciple. Ces calligraphies (bokuseki) révèlent aussi la qualité du maître.



Salle II
Elle évoque la création du pavillon d'Or par le régent Ashikaga Yoshimitsu (1358-1406). Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408) et le pavillon d'or Le règne du shogun Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408) fut tout à fait exceptionnel. Il unifia les royaumes du nord et du sud du Japon, consolidant ainsi le pouvoir militaire, et favorisa les échanges commerciaux avec la Chine. Il fit bâtir des monuments d'une rare beauté comme le Shôkokuji et le palais Kitayamadono dit aussi pavillon d'Or. Le pavillon d'Or (ou « shariden », pavillon des reliques) est composé de trois étages singuliers. Le rez-de-chaussée donne directement sur le vaste étang du Miroir (Kyôkochi) et a été conçu comme une maison de style palatial (shinden zukuri). Très différent, le premier étage s'inspire des demeures militaires (buke zukuri) tandis que le second étage reprend le style des temples zen ou « style chinois » (karayô). A l'extérieur, au sommet du pavillon, un faîte en bronze est surmonté d'un oiseau fabuleux « le phénix » (le hôô), qui a la réputation d'apparaître lorsque survient un souverain vertueux. Brûlé dans un incendie en 1950, le pavillon d'Or a été reconstruit à l'identique en 1955. Le phénix présenté dans l'exposition est celui qui a échappé à cet incendie.



Salle III
Elle dévoile les objets rituels et les peintures de l'espace cultuel. Les rituels Si le Zen accorde une place importante à l'expérience immédiate et spontanée, il ne s'oppose pas à des formes de rituel. Dans la pratique, la forme ésotérique du bouddhisme japonais (école du Shingon ou du Shugendô), a contribué à la naissance d'un rituel zen. Des cérémonies annuelles, mensuelles et quotidiennes en ont développé l'usage. La cérémonie annuelle dite « rituel de la Pénitence de Kannon » ou Kannon Senbô sert à expier ses péchés. Le Bodhisattva, « être d'éveil », qui fait voeu de sauver les êtres qui vont quitter le monde, est invoqué, et rendu visible par des images exposées pour le rituel : ces divinités bouddhiques protègent ainsi l'ensemble du monastère ou l'une de ses parties.
Figures sacrées. Les rituels zen mettent en avant des figures sacrées parmi lesquelles les bodhisattvas ou « être d'éveil ». Deux d'entre elles ont pris une réelle importance. La première, Kannon (Avalokiteshvara), « bodhisattva de la Compassion », peut apparaître sous de multiples formes même si la Kannon à la robe blanche est la plus souvent représentée et invoquée. La seconde, Monju (Mañjusri), « bodhisattva de la Sagesse », est exposée dans toutes les salles de méditation. Sans sa « présence invisible », la méditation assise (zazen) serait en principe sans valeur. Kannon et Monju sont aussi associées au culte des reliques de Buddha, composante essentielle du bouddhisme en Inde, au Japon et dans le reste de l'Asie. Le patriarche Bodhidharma (Daruma), 28e patriarche indien du Chan (zen), est considéré comme l'une des principales figures sacrées du Zen. Deux épisodes de sa vie ont inspiré les artistes : lorsqu'il médite devant la falaise du temple Shaolin durant neuf années, vêtu d'une simple étole rouge, et lors de sa traversée du Grand fleuve, monté sur un jonc, après son entrevue avec le roi Wu des Liang (r. 502-549) La Parabole des dix stades du bouvier, rappelle les dix étapes de la vie spirituelle du novice. Le jeune novice se met en quête de trouver le boeuf qui représente « la Vérité » de la Loi bouddhique. Après l'avoir trouvé et attrapé, puis l'avoir oublié et s'être oublié luimême, il rentre « les mains vides ».



Salle IV
Cette salle offre un panorama de la création picturale du XIVe au XVIIe siècles Peinture et poésie Véritables communautés intellectuelles, les monastères zen de Kyôto ont institué la « culture des Cinq Montagnes » (Gozan bunka) lors de la période de Muromachi (1333-1573). Les moines qui s'intéressèrent aussi bien à la peinture qu'à la poésie, profitèrent de voyages en Chine pour étudier leur art à sa source. Des rouleaux (jiku) ont ainsi associés peinture (ga) et poèmes chinois (shi). Les plus remarquables d'entre eux rassemblent différents artistes (les auteurs des poèmes et de la préface, ainsi que le peintre) qui unissent leurs arts pour créer des shigajiku. Soulignant la liberté d'expression du peintre et du poète, ces shigajiku sont réalisés de manière improvisée ou font l'objet de commandes. La poésie chinoise classique est une source d'inspiration. Deux thèmes sont utilisés de manière récurrente : le lieu de retraite du lettré ou cabinet d'étude (shosai zu) et l'adieu à un ami (sôbetsu zu). Les peintures prenant pour modèle un cabinet d'étude étaient offertes au moine afin de commémorer le moment où il avait attribué un nom littéraire à son lieu de résidence. Le répertoire iconographique de ce type d'oeuvre fourmille de symboles : dessiner un groupe de mouettes symbolise l'union tandis que l'oiseau niché à l'écart représente l'ami qui vit au loin ; évoquer des orchidées ou des pruniers sur la toile renvoie à la vertu et la ténacité. Le cercle des peintres du Shôkokuji et l'école Kanô
Au Japon, les « moines peintres » (gasô) imitèrent bien souvent les peintres chinois. Du XIVe au XVe siècle, deux grandes écoles se sont constituées : La première, l'école des peintres de Shôkokuji a été fondée par le moine Josetsu. Artiste d'envergure, cet adepte de la peinture à l'encre fit plusieurs émules. Son élève Tenshô Shubun (actif entre 1414 et 1563) devint le peintre officiel du shogunat. Toutefois, l'artiste le plus célèbre de cette école est Sesshû Tôyô (1420-1506). Ce peintre se rendit en Chine de 1467 à 1469 afin de revenir aux sources de son art. Puis, il préféra travailler pour des familles influentes de daimyos plutôt que de retourner à Kyôto. La seconde école de peintres a été fondée par Kanô Masanobu (1434-1530) qui décora la magnifique demeure de Higashiyama. Son style s'inspire de la peinture chinoise des Song (960-1279) laquelle s'exprime essentiellement par le trait. Kanô Tan'yû (1602-1674), autre artiste illustre de l'école Kanô, favorisa l'utilisation de la peinture à l'encre telle qu'elle était pratiquée durant la période de Muromachi.



Salle V
Cette salle est consacrée aux ustensiles utilisés pour la « cérémonie du thé », et notamment à des objets ayant appartenu au régent Ashikaga Yoshimasa (1436-1490), le fondateur du pavillon d'Argent.
La culture de Higashiyama et le pavillon d'Argent C'est sous le règne du shogun Yoshimasa (1443-1490) que fut construit le palais d'Higashiyama, lequel a donné son nom à l'une des périodes les plus florissantes de l'histoire de l'art. Considérée comme l'âge d'or de la culture au Japon, son règne fut également l'un des plus sanglants et des plus meurtriers de son histoire. Ce n'est qu'après la mort du shogun que le palais prit le nom désormais célèbre de Ginkakuji ou temple du pavillon d'Argent. Yoshimasa a encouragé les innovations que d'aucuns considèrent comme spécifiquement japonaises, notamment dans le domaine des cérémonies du thé, de l'encens ou de l'arrangement floral. Ainsi, l'invité qui pénètre dans le temple du Pavillon d'Argent se verra diriger dans une salle de lecture (shoin) du pavillon de la Quête de l'Ouest ou Tôgudô (aujourd'hui trésor national) pour aboutir dans la salle d'une Même Vertu dite Dôjinsai où se trouve un des principaux foyers permettant de préparer le thé sous ses yeux. Grand collectionneur d'art chinois, Yoshimasa s'est également intéressé aux ustensiles de fabrication japonaise sous l'influence de son maître de thé attitré, Murata Shukô.
La « cérémonie du thé » (chanoyu)
Au Japon, la coutume veut que l'on serve du thé aux hôtes et visiteurs. Le chanoyu - traduit littéralement « eau chaude pour le thé » - est né avec cette tradition. Régi par des codes et une étiquette précis, il est connu en Occident sous le nom de « cérémonie du thé ». Pour pratiquer le chanoyu, on mélange de l'eau et du thé en poudre que l'on bat avec un fouet en bambou pour créer une émulsion. Les premiers plants de thé utilisés pour le chanoyu auraient été rapportés de Chine par Eisai,(Yôsai), fondateur des premiers monastères Zen au Japon. Si au XVe siècle le thé était servi dans des ustensiles très décoratifs ou Karamono importés de Chine, au XVIe siècle, la mode favorisa des objets japonais ou coréens plus modestes, voire défectueux et sélectionnés avec soin. Cette nouvelle vogue du wabicha ou « thé pauvre » vit également apparaître des cabanes imitant les retraites d'ermites appelées sôan. Chargés d'entretenir les ustensiles et de servir le thé, de fixer les règles (sahô) et les méthodes (temae) du chanoyu, les maîtres de thé ou chajin jouaient aussi le rôle de conseillers artistiques. Sen no Rikyû (1522-1591) est le plus célèbre d'entre eux. Par la suite, ses descendants instituèrent de grandes écoles de thé qui ont perpétué, jusqu'à nos jours, l'enseignement des premiers maîtres. Depuis la création de ces établissements, maîtres de thé et artistes travaillent en étroite collaboration, à l'instar de Kanamori Sôwa et de Nonomura Ninsei qui jouèrent au XVIIe siècle un rôle essentiel dans l'histoire et l'évolution de la céramique à Kyôto.



Salles VI et VII
Ces salles présentent des oeuvres de grands peintres de Kyôto au XVIIIe siècle, comme Itô Jakuchû (1716-1800), artiste au génie puissant et varié, peintre majeur de cette période. Peintres, ermites et excentriques L'école Ôbaku, école bouddhique chinoise Zen, joua un rôle décisif dans la formation d'une société littéraire à l'époque d'Edo (1603-1868). Cette école favorisa la transformation intellectuelle de la civilisation japonaise, visible dans l'évolution de la préparation du thé infusé (sencha), l'apparition de « salons littéraires », l émergence d'une nouvelle catégorie d'érudits, les « lettrés » (bunjin) mais aussi de peintres excentriques. L'un de ces peintres, le moine Hakuin (1685-1768), dont les peintures et les calligraphies reprennent des thèmes chers au Zen, a développé un style original et fascinant où se mêlent spontanéité et humour. Son disciple, Ike no Taiga (1723-1776), influencé par la Chine, deviendra l'un des grands excentriques de l'école Nanga. Mais c'est la singularité du style de Maruyama Ôkyo (1733-1795), fondateur de la peinture réaliste, qui a fait le plus grand nombre d'émules. Sa formation lui avait permis d'associer des sources d'inspiration véritablement hétéroclites : les techniques de la peinture japonaise de l'école de Kanô, de la peinture chinoise et même de l'école occidentale. Plusieurs de ses oeuvres, dont la puissance de trait laisse une vive impression, ont été commandées par le supérieur du temple Emman'in à Ôtsu : la Cascade, réalisée en 1772, est la plus célèbre. Itô Jakuchû (1716-1800). Fils aîné d'un marchand de Kyôto, Itô Jakuchû (1716-1800) se consacra par plaisir à la peinture. Si l'on ne sait rien de sa formation, son style ressemble à celui d'Ôoka Shunboku de l'école Kanô. Ce n'est que vers l'âge de trente ans qu'Itô Jakuchu s'intéressa au zen. Passant le plus clair de son temps à peindre dans un lieu de retraite situé à Kyôto, il finit par lui choisir un nom : la Retraite de l'esprit [qui porte] loin, allusion au poète chinois Tao Yuanming (365-427). Le supérieur du temple Shôkokuji, un moine lettré (bungakusô) nommé Daiten Kenjô, lui permit d'étudier les collections de peintures du temple : on retrouve l'influence de ce lieu dans plusieurs oeuvres de l'artiste. Les relations entre les deux hommes ont été assidues puisqu'entre 1757 et 1765, Jakuchû va créer pour le Shôkokuji, une série de trente peintures représentant des animaux et des temples, le Dôshoku sai-e. Cet ensemble unique est aujourd'hui conservé dans les collections impériales.


Visuel exposition : 27. Pavillon d'Or (Kinkaku), 1397, Rokuonji. © Rokuonji Temple


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Informations pratiques

Dates et Horaires
Du 16 octobre 2008 au 14 décembre 2008

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    Lieu

    Avenue Winston Churchill
    75008 Paris 8

    Infos d’accessibilité

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