Bergeroo - "le groupe était en train de lâcher"

Par · Publié le 24 février 2011 à 0h
L'ancien entraîneur du PSG, Philippe Bergeroo, est revenu pour le quotidien Sud Ouest sur son limogeage du club de la capitale en décembre 2000. Il reste encore amer des circonstances ayant amené son départ…
Retour en arrière. 2 décembre 2000 : le PSG se déplace à Sedan et doit renouer avec le succès après cinq défaites en six matches de championnat. A la mi-temps, 1-1, Paris est encore dans le coup. Mais la suite allait être moins glorieuse. Perdant complètement ses repères, l'équipe parisienne encaissait quatre buts pour finalement s'incliner 5-1. Le sort de Bergeroo était scellé…

Dans les vestiaires, après le match, l'ancien gardien de but annonce aux joueurs son remplacement par Luis Fernandez. Mais les dirigeants n'ayant pas encore confirmé la venue de l'entraîneur vainqueur de la Coupe des Coupes, il faudra attendre quelques heures avant de rendre la décision officielle.

"Contre cinq ou six joueurs décidés, il n'y a pas grand-chose à faire"

Dans cette interview accordée à Sud Ouest, Bergeroo indique qu'il savait déjà que ses joueurs l'avaient en partie lâché : "Je l'avais senti bien avant le dernier match. Il y avait déjà des fonctionnements, des attitudes qui montraient que le groupe était en train de lâcher. Par exemple, on avait perdu à domicile contre Bordeaux (1-2). Pauleta avait donné la victoire aux Girondins sur un contre de 40 mètres où il n'avait pas rencontré beaucoup d'adversité. Puis il y avait eu une défaite face à Rennes, toujours au Parc (0-1). Ce soir-là, mon avant-centre (Christian, ndlr), avait été étonnamment maladroit sur quatre occasions franches…"

Mais plus que Christian, c'est plusieurs joueurs de l'effectif de l'époque que l'ancien entraîneur parisien vise : "Contre cinq ou six joueurs décidés, il n'y a pas grand-chose à faire. La veille du match à Sedan, j'avais reçu un coup de fil. On m'avait dit : «Blinde-toi, demain ils vont lâcher». C'était dramatique. On était encore sixième, avec un match en retard, toujours en course. On travaillait plutôt bien. Mais c'était une affaire de personne. Et puis il y avait du monde en tribune qui attendait le poste… Ces gens voyaient les joueurs à l'extérieur du club. Moi, je m'étais permis de sanctionner un joueur qui quittait les mises au vert le soir à 23 heures en taxi pour aller faire la fête à Paris et revenir au petit matin. On me l'avait reproché."

Il affirme enfin que si les joueurs lâchent l'entraîneur, comme cela pourrait être le cas à Bordeaux actuellement, "ils ne vont pas le clamer haut et fort". Avant d'ajouter : "Après mon limogeage, le PSG avait gagné un match. L'un des meneurs de mon « lâchage » s'était pointé à la télé pour me dédier ce succès…" Selon lui, quelques années plus tard, certains joueurs visés par ses déclarations lui auraient présenté des excuses alors qu'il leur faisait passer le diplôme d'entraîneur…



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Mots-clés : anciens, bergeroo
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