Racisme : Des militants souhaitent déboulonner des statues controversées

En parallèle de la lutte mondiale contre l'épidémie de coronavirus, un autre type de combat est mené à l'échelle internationale contre le racisme. Depuis le décès de Georges Floyd le 25 mai dernier aux Etats-Unis, un important mouvement social anti-racisme a pris de l'ampleur, dépassant les frontières américaines. Désormais à l'échelle internationale, les actions militantes se multiplient et parmi celles qui sont menées se trouvent la destruction ou la réclamation de la suppression de statues érigées en l'honneur de personnalités historiques liées à l'esclavage, au colonialisme ou encore aux génocides. 

C'est le cas à Boston, aux États-Unis où une statue de Christophe Colomb a été décapitée ce mardi 9 juin 2020. Car si la découverte de l'Amérique est souvent attribuée à cet explorateur italien, il est néanmoins considéré comme un symbole du génocide des Amérindiens. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants aux États-Unis a réclamé ce mercredi 10 juin 2020 le retrait du Capitole de onze statues représentantes des confédérés, le camp favorable à l'esclavage lors de la guerre de Sécession. Des demandes et actions similaires sont au coeur de l'actualité à travers le monde comme en Belgique ou au Royaume-Uni par exemple. 

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Sur le territoire Français, les militants demandent également le retrait des hommages rendus à ces personnages controversés. En Martinique, deux statues érigées en l'honneur de Victor Schoelcher avaient déjà été déboulonnées le 22 mai 2020. Si ce dernier avait agit en faveur de l'abolition de l'esclavage en France, il défendait en revanche la colonisation. À Paris, face à l'Assemblée Nationale, la statue de Colbert est également dénoncée : il est notamment à l'origine du Code Noir, un code juridique vis à vis de l'esclavage au sein des colonies. À Lille, la statue du général Faidherbe est pointée du doigt est fait l'objet d'un débat depuis 2018. 

Néanmoins la question du déboulonnage de ces statues divise y compris parmi les historiens. Pour certains, leur destruction s'apparente à une censure du passé de la France, y compris en ce qui concerne ses passages historiques les plus sombres. D'autres tempèrent en avançant plutôt une mise en perspective et une approche pédagogique en apportant par exemple des précisions sur ces monuments controversés. Par ailleurs, si les actions et demande de retrait vis à vis de ces statues se multiplient dans le contexte actuel, le débat autour de la question ne date pas d'hier.