Paris : pour rentrer dans le budget, Anne Hidalgo veut augmenter certaines taxes

Par · Publié le 13 novembre 2020 à 18h50
Un peu moins d'une semaine avant la présentation du budget 2021 au Conseil de Paris, la maire socialiste tente de trouver des solutions pour remplir les caisses de la municipalité, très largement vidées par le passage de l'épidémie du Covid-19.

Anne Hidalgo s'attaque à la rectification du budget 2021 de la mairie de Paris. Avant la présentation officielle du budget de la capitale pour l'année prochaine au Conseil de Paris mardi 17 novembre 2020, la maire socialiste entend relever certaines taxes immobilières pour maintenir les finances à flot. En 2021, le montant de la dette de la Ville de Paris devrait passer de 6,1 à 7,1 milliards d'euros. 

Une  situation qui ne peut plus durer. Seulement, Anne Hidalgo avait promis pendant sa campagne des dernières élections municipales 2020 de ne plus toucher aux impôts réclamés aux Parisiens. Pourtant, l'ancienne inspectrice du travail a laissé entendre à nos confrères du Monde qu'elle souhaitait augmenter certaines taxes immobilières. Du pain béni pour l'opposition de droite. 

Concrètement, l'idée de madame la maire est d'augmenter les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), plus communément appelés "frais de notaire", atteignant 4,8% du montant des transactions immobilières. Aussi, la maire veut s'attaquer à la taxe d'habitation sur les résidences secondaires, et enfin la taxe de séjour sur les locations Airbnb. En ce qui concerne cette dernière, elle ne devrait pas avoir de problème pour reconduire une nouvelle augmentation, puisque l'Assemblée nationale a voté l'augmentation de cette taxe à l'échelle nationale, passant de 2,3 à 4,1€ par nuitée. Un impôt qui aurait déjà permis de rapporter la bagatelle de 90 millions d'euros à la Ville de Paris en 2019. 

Dans le même temps, comme son adjoint au budget l'avait déjà annoncé, c'est aussi le stationnement public des scooters et des motos dans la capitale qui intéresse la municipalité endettée. Paul Simondon, interrogé par Le Monde, estime que "cela ferait des recettes supplémentaires". En bonus, "cela dégagerait surtout les trottoirs de véhicules qui n'ont rien à y faire", s'enthousiasme-t-il. D'une pierre, deux coups. Suffisant pour renflouer les caisses ? "Les marges de manoeuvre budgétaires sont extrêmement réduites", constate Anne Hidalgo dans un courrier adressé le 6 octobre au Premier ministre Castex

D'ailleurs, c'est bien sur ce point qu'elle insiste auprès du chef du gouvernement, dans le but d'obtenir de l'aide de l'État dans la balance budgétaire de la mairie. La crise sanitaire devrait, selon les prévisions actuelles, coûter au moins 800 millions d'euros à la Ville de Paris. Des masques à acheter, des paniers alimentaires à distribuer, des pistes cyclables à créer : autant de sorties d'argent conséquentes, qui mettent ses finances dans le rouge.

Pire encore, c'est bien la baisse de certaines recettes, en raison de la crise sanitaire qui pousse l'équipe d'Anne Hidalgo à agir. Avec le confinement, les taxes immobilières déjà mises en place rapportent moins. Plus beaucoup de transactions immobilières, des touristes -principales cibles d'Airbnb- absents, mais aussi l'exonération de taxes pour les cafés, les taxis et les terrasses des restaurants : autant de secteurs où le manque à gagner inquiète.

Pourtant, à l'Hôtel de Ville, on préfère relativiser. "L'endettement des Parisiens, comparé aux autres grandes villes françaises, reste modéré" rassure un proche de l'équipe municipale au Monde. Attention : Paris est la ville française où la richesse est la plus concentrée, où la population est la plus dense. En tout cas, pas sûr que la comparaison tienne longtemps au Conseil de Paris. 

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