« L'homme est un loup pour l'homme et un relou pour la femme », « Je suis dans la lune ne la décrochez pas », « Ce qui m'éloigne de moi me sépare des autres », « Soyons heureuses en attendant le bonheur »... difficile d’énumérer toutes les citations signées Radhia Novat, plus connue sous son nom d'artiste Miss.Tic. Ses œuvres, graffées au pochoir sur les murs de Paris et accompagnées généralement d’une silhouette de femme, sont connues de tous. Décédée en 2022, Miss.Tic a laissé un grand vide dans le milieu du street art français.
Cet automne, la galerie parisienne Mathgoth lui consacre donc une exposition, la première à Paris depuis son décès. Intitulée « Je suis partie pour rester », cette rétrospective prend place dans un espace brut de béton de plus de 300 m², situé dans le 13e arrondissement, non loin de l’endroit où Miss.Tic avait installé son atelier.
Du 27 septembre au 25 octobre 2025, les passionnés d’art urbain et amoureux du travail de Miss.Tic peuvent y admirer une soixantaine d’œuvres de la street artiste, mais aussi quelques objets personnels, des photos inédites ainsi que des matrices de pochoirs jamais exposées. Et c'est avec une reconstitution de son atelier que nous sommes accueillis à la galerie. On y aperçoit notamment son fameux béret noir, des bombes de peinture, une affiche de Rimbaud ou encore la bande dessinée de Disney, 'Miss Tick', qui inspira donc Radhia Novat pour son nom d'artiste.
Un espace de la galerie est également dédié à la projection de trois vidéos d’archives, que l'on vous conseille vivement de regarder. Celles-ci permettent de mieux comprendre le processus de création de l'artiste, et d'en apprendre davantage sur la femme. On découvre notamment que Miss.Tic rêvait petite d'être danseuse, aimait Brigitte Fontaine et s'était lancée dans le pochoir après un voyage de trois ans aux États-Unis où elle avait notamment assisté au début du graffiti. En 1985, lorsqu'elle rentre en France, Radhia Novat devient donc Miss.Tic et commence à peindre ses mots sur les murs de Paris, cette ville qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. L'exposition nous apprend d'ailleurs que l'icône du street art souhaitait s'inscrire dans la mémoire de Paris. Et puis, il y a bien sûr la poésie. "La poésie c'est la vie, pas juste de la littérature" disait Miss.Tic, qui aimait volontiers citer Paul Eluard pour parler du désir : "Le dur désir de durer".
La poésie, on la retrouve donc tout au long de cette exposition, répartie sous plusieurs thématiques : la philosophie, Paris, l'érotisme ou encore la politique. Aujourd'hui, la signature Miss.Tic est connue et reconnue de tous. D'ailleurs, en février dernier, le Centre Pompidou a fait l'acquisition de dix-sept de ses œuvres.
Aujourd'hui, ses pochoirs restent profondément actuels et suscitent toujours autant la réflexion, au point d'en inspirer certaines comme La Dactylo ou bien Petite Poissone. Mais au final, peu ont suivi Miss.Tic, elle qui pensait que d'autres poètes rejoindraient le mouvement et se mettraient à laisser à leur tour des mots sur les murs.
En dévoilant plusieurs œuvres encore jamais exposées jusqu'à maintenant, l'exposition « Je suis partie pour rester » devrait séduire à coup sûr les passionnés de l'artiste, mais aussi les amoureux des mots et de street art, désireux d'en apprendre davantage sur Miss.Tic, qui fut la première à inscrire la poésie dans la rue. Attention, notez qu'une petite partie de l'exposition dévoile des œuvres aux messages un peu plus coquins et explicites, pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.
Derrière cette exposition, on retrouve Mathilde et Gautier Jourdain, fondateurs de la galerie Mathgoth, mais aussi Antoine et Charlotte Novat, les beaux-enfants de Miss.Tic, qui forment l’entité́ « Atelier Miss.Tic ». Pour les collectionneurs, sachez que 90% des œuvres exposées sont proposées à la vente. Pour les petits budgets, une affiche spéciale est proposée au tarif de 50 euros.
Pour découvrir l'exposition « Je suis partie pour rester », conçue comme une belle déambulation à travers l’œuvre, l’intimité́ et la pensée de Miss.Tic, rendez-vous donc du 27 septembre au 25 octobre 2025 dans le 13e arrondissement de Paris. Cet espace, qui a récemment accueilli l’exposition de Bordalo II, est accessible en entrée libre.
Dates et Horaires
Du 27 septembre 2025 au 25 octobre 2025
Lieu
Galerie Mathgoth
1 Rue Alphonse Boudard
75013 Paris 13
Tarifs
Gratuit
Site officiel
mathgoth.com
Plus d'informations
Ouvert du mercredi au samedi de 14h30 à 19h00 et le dimanche de 15h00 à 18h00
Vernissage le samedi 27 septembre à partir de 15h00
Entrée gratuite



































