Covid : pas assez de médecins scolaires pour former les élèves aux autotests, selon les syndicats

Sur les 64 millions d'autotests commandés par l'Éducation nationale, combien seront véritablement appliqués sur les élèves ? À en croire le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires, dont la porte-parole s'est exprimée sur Franceinfo ce vendredi 23 avril 2021, il y aurait un fossé énorme entre les promesses gouvernementales et la réalité du terrain. "J'ai du mal à imaginer que les médecins pourront, à part très ponctuellement, s'occuper de la formation des élèves aux autotests", déplore la syndicaliste.

Au soir du jeudi 22 avril 2021, le Premier ministre Jean Castex a présenté avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, les mesures sanitaires entourant la rentrée et la reprise des enseignements scolaires. 

Première annonce d'importance : le déploiement massif d'autotests dans les lycées et pour le personnel de l'Éducation nationale. Quelque 64 millions d'autotests ont été commandés par le gouvernement. Ce sont surtout les professeurs qui pourront en bénéficier en priorité, dès le 3 mai, au même titre que les élèves des lycées, à partir du 10 mai, à raison de deux fois par semaine.

Seulement, la concrétisation de ce déploiement d'autotests reste encore mystérieuse pour la représentante du syndicat. "Nous les médecins scolaires, on est 800 pour toute la France", déplore Claudine Némausat au micro de Franceinfo. "On a chacun deux ou trois lycées qui sont dans notre secteur et les infirmiers et infirmières sont déjà, eux aussi, très mobilisés sur l'accueil des enfants qui ont des difficultés liées au Covid, que ce soit psychologique ou justement la gestion des cas qui se déclarent lors du contact tracing", rappelle la porte-parole. "Donc sincèrement, j'ai du mal à imaginer que les médecins pourront, à part très ponctuellement, s'occuper de la formation des élèves aux autotests", souligne-t-elle. 

Surtout, elle déplore les besoins flagrants de logistique et d'organisation que le déploiement des autotests requiert. "C'est une grosse organisation logistique pour les directeurs d'école et pour les chefs d'établissement", estime la syndicaliste. "Aujourd'hui, on n’est pas prêts", conclut-elle. "À chaque niveau, il y a des écueils et quelquefois, la théorie se heurte à la réalité", rappelle Claudine Némausat. Pour l'heure, le ministère n'a pas fait d'annonce à ce sujet. La rentrée scolaire par étapes démarre dans 3 jours. 

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