Coronavirus : l'OMS suspend à nouveau ses essais avec la chloroquine

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 20 juin 2020 à 12h58
L'OMS, qui avait déjà suspendu ses essais sur l'hydroxychloroquine fin mai, a annoncé mercredi 17 juin 2020 arrêter à nouveau ses essais autour de la molécule. En cause, plusieurs nouvelles études qui prouvent son inefficacité, et tendent à montrer des effets néfastes. On rappelle que le traitement par hydroxychloroquine est autorisé en France et prôné par le professeur Raoult.

Nouvelle volte-face de la part de l'OMS... Après avoir suspendu fin mai ses essais sur l'Hydroxychloroquine, puis les avoir à nouveau mis en route à cause de l'étude polémique parue dans The Lancet, l'organisation a à nouveau arrêté ses essais cliniques autour de la molécule mercredi 17 juin 2020. 

"Les preuves internes apportées par l'Essai Solidarity/Discovery, les preuves externes apportées par l'Essai Recovery et les preuves combinées apportées par ces deux essais largement aléatoires suggèrent que l'hydroxychloroquine — lorsqu'on la compare avec les traitements habituels des patients hospitalisés pour le Covid-19 — n'a pas pour résultat la réduction de la mortalité de ces patients" a ainsi expliqué la docteure Ana Maria Henao Restrepo, médecin à l'OMS, lors d'une conférence de presse.

Et de préciser ensuite que "la décision d'arrêter les essais sur les patients hospitalisés souffrant du Covid-19 ne concernait pas l'usage ou l'évaluation de cette molécule en tant que traitement préventif de la maladie due au nouveau coronavirus", comme l'expliquent nos confrères de France24.

La chloroquine et l'hydroxychloroquine sont au coeur des recherches de traitement pour le covid-19. En France, mais aussi à l'international, les hôpitaux traitent certains de leurs patients avec cette molécule et enregistrent les résultats pour les comparer aux autres médicaments possibles. Aussi, la plus grande étude du genre, l'essai Solidarity, portée par l'OMS, a commencé le 18 mars 2020. Pour rappel, cette étude court sur 400 hôpitaux de 35 pays différents, et intègre 3500 patients touchés par le coronavirus.

Le lundi 25 mai dernier, l'OMS indiquait vouloir prendre le temps d'analyser les données des patients de l'étude Solidarity traités à l'hydroxychloroquine. Elle avait ainsi, une première fois, demandé l'arrêt des traitements à l'hydroxychloroquine pendant cette période avant de se rétracter 10 jours plus tard.

Cette décision avait été annoncée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l'OMS, au cours d’une conférence de presse virtuelle. Avec les données déjà connues, les analystes de l'OMS tentaient de démontrer par eux même l'effet bénéfice/risque de la chloroquine dans le cadre du traitement du covid-19, avant de réintroduire ce médicament dans l'essai Solidarity. Dans un communiqué, Tedros Adhanom Ghebreyesus rappelait que la chloroquine est sans danger dans le cadre des traitements de la malaria.

De son côté, le Professeur Raoult continue à plaider pour son traitement. Selon l'infectiologue et professeur de microbiologie, "les études contre ce traitement sont principalement des études réalisées auprès de bases de données, pas auprès de malades". Autorisée en France depuis le mois de mars 2020, la chloroquine pourrait être de nouveau interdite comme traitement contre le covid-19 à la demande d'Olivier Véran, qui dit avoir demandé une enquête à son tour. 

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