Coronavirus : le cocktail lopinavir/ritonavir inefficace selon l'essai Recovery

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 3 juillet 2020 à 13h22
L'association des médicaments lopinavir et ritonavir inefficace pour lutter contre le coronavirus ? C'est qu'avance plusieurs responsables de l'essai clinique Recovery.

La recherche contre le coronavirus avance... Après les essais sur la Chloroquine, qui se sont au final avérés peu concluants, ou encore ceux sur la dexaméthasone qui réduirait la mortalité chez les malades gravement atteints, les responsables de l'essai clinique britannique de grande ampleur Recovery ont annoncé que le cocktail d'antiviraux lopinavir et ritonavir, utilisée d'ordinaire contre le virus du Sida et au coeur d'une étude, n'a "pas d'effet bénéfique chez les patients hospitalisés pour le Covid-19".

"Ces résultats préliminaires montrent que pour les patients hospitalisés pour le Covid-19 qui ne sont pas placés sous ventilation artificielle (l'association) lopinavir-ritonavir n'est pas un traitement efficace", précise par ailleurs Peter Horny, professeur à l'université d'Oxford et responsable de cet essai clinique. Des résultats qui ne permettent pas de titrer de conclusion définitive, le nombre de patients ayant reçu ce traitement étant insuffisant en raison "de la difficulté à (leur) administrer le médicament", comme l'explique l'équipe scientifique dans un communiqué.

Concernant les détails de l'essai clinique, celui-ci a compris un groupe de 1596 patients ayant reçu ce traitement, et un autre de 3376 patients ayant reçu un traitement standard, pour servir de groupe comparateur. Parmi les deux groupes, 4% étaient placés sous respirateur au moment où ils ont été inclus dans l'essai clinique, 70% ont reçu de l'oxygène sans avoir été intubés et 26% n'ont pas eu besoin d'être mis sous assistance respiratoire.

Les résultats, quant à eux, parlent d'eux-mêmes : aucune différence significative n'a été constatée sur la mortalité patients à ce stade de la maladie, qu'ils aient reçu le cocktail de médicaments ou non, au bout de 28 jours (un taux de mortalité qui s'élève à 22,1% pour le groupe traité contre 21,3% pour le groupe ayant reçu des soins standards). Un traitement pour lequel il n'y a pas eu non plus "de preuve d'effet bénéfique sur la progression de la maladie conduisant à une ventilation mécanique ni sur la durée d'hospitalisation", comme l'explique le communiqué de Recovery.

Un essai qui poursuit ses recherches, mais qui donne tout de même des résultats, en attendant la découverte d'un vaccin. L'un des plus prometteurs, développé par l'Institut Pasteur, va d'ailleurs lancer ses essais cliniques sur l'homme dès cet été.

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