Déconfinement : la RATP, la SNCF et d'autres transporteurs publics inquiets face au manque de moyens

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 4 mai 2020 à 13h12
Alors que la première phase du déconfinement devrait entrer en vigueur le 11 mai prochain, la SNCF, Keolis ou encore la RATP ont fait part de leurs inquiétudes face au manque de mesures efficaces. Dans une lettre adressée au Premier ministre Edouard Philippe, les trois transporteurs publics réclament plus de moyens ainsi que la mobilisation des forces de l'ordre, nationales et municipales, afin de gérer les flux de voyageurs. Des fermetures de stations sont aussi envisagées.

Le déconfinement dans les transports en commun commence sérieusement à inquiéter les transporteurs publics. Le Parisien rapporte que la SNCF, la RATP, Keolis, l'Union des Transports publics (UTP), Transdev et Agir ont adressé une lettre au Premier ministre lui faisant part de leurs craintes. Une grande inquiétude monte notamment en ce qui concerne la fameuse distanciation physique nécessaire. Comment la garantir alors que le trafic RATP sera assuré à 70% à compter du 11 mai et que de nombreux franciliens risquent de retourner sur leur lieu de travail à cette date ?

Les syndicats des transporteurs publics sont donc très inquiets face au manque de mesures efficaces et à l’absence de gestes barrières. Ils redoutent aussi d’éventuelles tensions. "Les opérateurs de transport ne disposent pas aujourd'hui des moyens humains et matériels de nature à satisfaire une telle obligation", écrivent-ils dans cette lettre. "Nous considérons de notre devoir de vous informer du risque très élevé de trouble à l'ordre public qui conduira nécessairement à l'arrêt des transports publics." poursuivent-ils, avant de réclamer la "mobilisation des forces de l'ordre, nationales et municipales" afin de mieux gérer les flux de voyageurs.

On rappelle que la RATP prévoit de coller des stickers sur les sièges afin de faire respecter la règle d’un siège sur deux. Des marquages au sol devraient également permettre une distanciation sociale. Mais seront-ils réellement respectés ?

Sur LCI, Fabien Villedieu, délégué syndicat Sud Rail, confie "S'il n'y a pas de distanciation, et des conditions de travail en inadéquation avec le respect des gestes barrières, nous appellerons les collègues à exercer leur droit de retrait".

Des fermetures de stations sont aussi évoquées. La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne envisage en effet la fermeture de stations dans les transports. Objectif ? Limiter les flux de voyageurs. "Dans chacune des grandes métropoles, en particulier en Ile-de-France, différents scénarios sont examinés avec dans certains cas des hypothèses où on limiterait le nombre de stations ouvertes", a confié la ministre le 4 mai sur LCI.

Alors face à ces inquiétudes, beaucoup comptent se tourner vers des modes de transports alternatifs, comme le vélo ou la trottinette. D’autres encore poursuivront le télétravail dans la mesure du possible.

Le 3 mai, la Présidente de la Région île-de-France Valérie Pécresse dévoilait son plan de déconfinement dans les transports publics, évoquant entre autres la distribution de masques, la distanciation sociale et un filtrage à l’entrée de chaque grande gare ou station. On rappelle aussi que le port du masque sera obligatoire dans les transports publics.

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