Vaccin du covid en France : Alain Fischer veut "se donner le temps de l'évaluation"

Par · Publié le 7 décembre 2020 à 15h46
Le vaccin contre le coronavirus doit arriver en France dès janvier 2021. Dans une interview au JDD, Alain Fischer, président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, revient sur les clefs de la vaccination en France. Il rappelle qu'il est important de "se donner le temps de l'évaluation". Le pire selon lui, que les Français se disent "ça y est, on a des vaccins, tout est réglé et on y va".

L'INSERM a annoncé le début des tests du vaccin sur les 41 000 volontaires inscrits. De son côté, le gouvernement mise sur janvier pour le début des vaccinations contre le covid en France et a demandé la formation d'un conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, avec Alain Fischer, pédiatre de 71 ans, à sa tête. Certains l'appellent déjà "monsieur vaccin", mais il l'assure au Journal du Dimanche, il fait partie d'un collectif impliqué dans cette mission.

Conformément aux recommandations de la HAS, seront vaccinées sur la base du volontariat un million de personnes âgées vivant en collectivité (EHPAD) et autres établissements ainsi que le personnel susceptible de développer une forme grave de la maladie. Cette population a été choisie, car elle développe les cas les plus graves mais Alain Fischer l'assure : le vaccin sera fait après "leur accord préalable, ou celui des familles en cas de troubles cognitifs."

Un message clair et honnête

Et face aux inquiétudes des Français, le pédiatre de 71 ans rappelle le pragmatisme nécessaire en médecine : "Il faut dire les choses comme elles sont, sinon on est décrédibilisé. Quand on sait, on sait. Quand on ne sait pas, on ne sait pas. (...) La majorité de la population est assez responsable pour comprendre ce message. Il ne peut pas en être autrement, pour des raisons d’éthique et d’efficacité". Et ne se voile pas la face : "En santé publique, il faut d'abord essayer de convaincre."

Il comprend l'inquiétude des Français et souligne des questions auxquelles son comité devra répondre. D'abord face aux vaccins à ARN, une technologie jamais appliquée sur des humains. Pour le médecin, ces vaccins "ont l'air efficaces si les données se confirment. Et de rappeler : "Les morceaux d'ARN pénètrent dans les cellules, mais pas dans leur noyau. Ils ne peuvent pas modifier le génome. Ils sont fragiles et l'organisme les détruits très vite."

Le temps nécessaire

Face au risque de graves effets indésirables, Alain Fischer répond que "oui, il va y avoir des effets secondaires" mais de rappeler la balance risque-bénéfice des vaccin. "Est-ce que les bénéfices attendus pour se protéger d’une maladie potentiellement grave sont bien supérieurs au risque éventuel d’une pathologie liée à la vaccination ?" Pour le médecin "De petites marges d’incertitude persistent, mais, d’après les données partielles dont on dispose, ce risque est très faible."

Alors que le Royaume-Uni lance la vaccination ce lundi 7 décembre, des médecins demandent un lancement des vaccinations au 4 janvier 2021. À cela, Alain Fischer répond "Il faut se donner le temps de l’évaluation et de l’organisation. Mieux vaut que cela fonctionne en prenant quelques semaines de plus".

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