Assurance chômage : la réforme pourrait réduire les droits de 40% des demandeurs d'emplois

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 3 mars 2021 à 13h21
Le gouvernement entend toujours mener à bien sa réforme de l'assurance chômage, pourtant très controversée. Celle-ci doit entrer en vigueur au 1er juillet 2021. Les syndicats s'y opposent obstinément.

La réforme de l'assurance chômage entre en application le 1er juillet prochain. En plein contexte sanitaire, le gouvernement « n'entends pas renoncer à la réforme majeure » de l'assurance chômage affirmait Jean Castex le 26 octobre dernier. Cette annonce a pourtant causé pas mal de remous dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale le 2 mars 2021 : « La réforme de l’assurance-chômage va avoir un impact humain et social absolument considérable. Avec la grave crise économique que nous vivons, il n’est pas compréhensible que la ministre remette ce dossier sur la table », s'est indigné le député PS Boris Vallaud.

Aucune critique ne fera bouger le gouvernement. Ce dernier a simplement annoncé que des aménagements et des délais seraient consentis, eu égard à la crise sanitaire et économique que nous traversons. À terme cependant, ce seront bien 1 à 1,3 milliard euros qui seront économisés, grâce à un durcissement des règles d’indemnisation et une lutte contre l'utilisation excessive aux contrats courts dans certains secteurs d'activité comme l'agriculture et le tourisme. 

Parmi les mesures de cette réforme controversée, on trouve le changement de durée d'affiliation, qui passe de quatre à six mois. Il faudra donc avoir travaillé deux mois de plus pour pouvoir toucher une allocation chômage, période de pandémie exclue.

De plus, les demandeurs d'emploi de moins de 57 ans percevant un salaire supérieur à 4 500 euros bruts verront leur allocation diminuer à partir du septième mois de chômage. Les entreprises qui abusent des contrats courts se verront imposer un malus à partir de l'été 2022.

Enfin, la mesure la plus contestée par les syndicats prévoit la modification du calcul du salaire journalier de référence, qui sert de base pour décider du montant l’allocation. Ce changement pourrait toucher quatre allocataires sur dix, soit 850 000 personnes. Les indemnités pourraient alors baisser de 22 % en moyenne. Pour Marie-Pierre Maitre, saisonnière dans le tourisme interrogée par France Info, « c'est une question de survie. Avec 800 euros par mois, avec trois enfants, si vous enlevez 20 % de ça, on tombe vraiment dans une grande précarité. » Le gouvernement a cependant promis qu'un plancher serait établi, au-delà duquel les allocations ne pourraient pas descendre.

De leur côté, les syndicats demandent encore et toujours l'abandon de la réforme de l'assurance chômage qu'ils combattent. François Hommeril, secrétaire de la CFE-CGC a affirmé que « même si elle est décalée, le gouvernement considère cette réforme utile alors que pour nous elle est punitive. » Une voie sans issue pour son homologue de la FCTC, Cyril Chabanier, qui estime que « cette réforme doit être annulée » purement et simplement. Enfin, c'est Laurent Berger de la CFDT qui a été le plus positif à ce sujet : « cette réforme, petit à petit, on est en train de faire la démonstration qu'elle n'est pas du tout adaptée à la période », confirme-t-il. 

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