Le destin de The Peninsula Paris remonte à la Belle Époque. En 1908 s’ouvre l’Hôtel Majestic sur l’emplacement du Palais de Castille, l'ancienne résidence de la reine exilée d’Espagne, Isabelle II. Au fil du 20ᵉ siècle, le bâtiment traverse guerres, occupations et transformations institutionnelles, passant de siège du haut commandement militaire nazi à quartier général gouvernemental, puis à celui de l’UNESCO, et se trouvant, de fait, au cœur des grands tournants de l’histoire de Paris.
En 2008, l’Etat cède le lieu, et après quatre années de restauration minutieuse, le palace renaît en août 2014 sous la bannière Peninsula. Le groupe asiatique The Peninsula Hotels y signe sa première implantation européenne, confiant la rénovation architecturale à Richard Martinet et l’aménagement intérieur à Henry Leung, et The Peninsula Paris a obtenu le label Palace en 2016.
Avant d’être un palace, le site a d’abord été un hôtel particulier de prestige. En 1864, le riche Russe Alexander Basilewsky fait édifier un palais sur l’avenue qui s’appelait alors avenue du roi de Rome. Quatre ans plus tard, le bâtiment est acquis par la reine Isabelle II d’Espagne en exil qui le baptise Palais de Castille. C’est là qu’elle abdique officiellement le 20 juin 1870, devant une assemblée espagnole invitée à Paris.
Lors de sa mort en 1904, la propriété est vendue et reprend vie sous la houlette de Leonard Tauber qui y fait bâtir l’Hôtel Majestic de 1905 à 1908, sous la direction de l’architecte Armand Sibien. L'établissement de grand luxe compte à son ouverture un vaste nombre de chambres et suites, et se positionne rapidement parmi les hôtels majeurs de la capitale.
Durant la Première Guerre mondiale, l'Hôtel Majestic est converti en hôpital de campagne pour officiers blessés - une mission de courte durée, avant de rouvrir en 1916 après des travaux. En 1919, il joue un rôle diplomatique, accueillant la Conférence interalliée et le Conseil suprême préliminaire de la paix entre février et juin.
C’est également dans ses salons que se tiennent en 1922 un dîner réunissant Marcel Proust, Picasso, Stravinsky et Joyce, un moment mythique souvent évoqué comme "le dîner des géants" du modernisme parisien. Dans les années 1920, le compositeur George Gershwin séjourne au Majestic et compose Un Américain à Paris dans ses murs.
La montée des tensions politiques conduit le gouvernement français à acquérir l’immeuble en 1936 pour en faire des bureaux du ministère de la Défense. Pendant l’Occupation allemande, de 1940 à 1944, le Majestic devient le quartier général du haut commandement militaire allemand. Le bâtiment joue un rôle sombre dans la déportation de Juifs et abrite des réunions stratégiques nazies, notamment celle où Reinhard Heydrich présente aux officiers la machinerie des exactions.
L’un des épisodes les plus dramatiques se produit en août 1944. Lors de la Libération de Paris, des combats acharnés se déroulent autour et dans l'Hôtel Majestic avant la reddition allemande. Après la guerre, l’immeuble retrouve une vocation diplomatique : de 1946 à 1958, il abrite le siège de l’UNESCO, avant de devenir un centre de conférences du ministère des Affaires étrangères. C’est également dans ses salons qu’en 1973 est signé l’accord de paix de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam et qu'en 1991, il accueille un traité mettant fin à la guerre civile cambodgienne.
Quand la France décide de céder le bâtiment en 2007, la chaîne Peninsula investit pour le réouvrir comme palace, après une métamorphose à hauteur de 338 millions d’euros. L’architecte Richard Martinet orchestre la restauration du bâti, recréant les façades en pierre de Saint‑Leu, restaurées pierre par pierre par des artisans du patrimoine, et remettant en service la verrière d’entrée monumentale.
À l’intérieur, Henry Leung conçoit un décor qui conjugue l’élégance classique parisienne à des touches d’inspiration asiatique subtiles. Dans le hall s’élève un lustre cascade de feuilles pesant une tonne, inspiré des platanes de l’avenue Kléber. Le palace compte 200 chambres dont 34 suites, en particulier la Suite Historique, un hommage au passé avec parquet en point de Hongrie, moulures et cheminées d’époque. Le hall s’ouvre sur six boutiques et des espaces de réception rappelant l’époque du Majestic.
The Peninsula Paris dispose trois restaurants : Le Lobby, ouvert pour petit-déjeuner, déjeuner et dîner ; LiLi, le restaurant gastronomique cantonais ; et L’Oiseau Blanc, perché sur le toit, qui dévoile une cuisine française revisitée avec vue panoramique sur Paris. Le chef David Bizet est à la tête des cuisines et le restaurant reçoit deux étoiles Michelin pour son audace culinaire.
Le Lounge Kléber, le Bar Kléber et la Terrasse Kléber s’ajoutent aux espaces de vie, tandis que le spa compte parmi les plus grands des palaces parisiens, avec plusieurs salles de soins, piscine intérieure, hammam, et salle de fitness.
Depuis son ouverture, The Peninsula Paris est reconnu non seulement pour son service haut de gamme et son luxe discret, mais pour son rôle de trait d’union entre passé et modernité. Il incarne un dialogue entre l’histoire de Paris (ses crises, ses tournants diplomatiques) et les attentes contemporaines des voyageurs exigeants.
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Dates et Horaires
Prochains jours
Vendredi :
de 0h à 23h59
Samedi :
de 0h à 23h59
Dimanche :
de 0h à 23h59
Lundi :
de 0h à 23h59
Mardi :
de 0h à 23h59
Mercredi :
de 0h à 23h59
Jeudi :
de 0h à 23h59
Lieu
The Peninsula Paris
19 Avenue Kléber
75116 Paris 16
Site officiel
www.peninsula.com
L'Oiseau Blanc, gastronomie de haute voltige à The Peninsula Paris
LiLi, le restaurant cantonais de l'hôtel Peninsula
