D’où vient le mot "gastronomie" ? Origine, sens et évolution d’un terme savoureux

Par Manon de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Mis à jour le 2 décembre 2025 à 22h09 · Publié le 2 décembre 2025 à 18h08
Le mot "gastronomie" est aujourd’hui synonyme de cuisine raffinée, de savoir-faire et de culture du goût. Mais d’où vient ce terme ? Qui l’a inventé ? Et que recouvre-t-il vraiment ? Retour sur l’histoire d’un mot emblématique.

Vous vous considérez comme un fin gastronome ? Vous parcourez Paris à la recherche des nouvelles tables gastronomiques qui vont faire parler d'elles ? Vous êtes constamment en quête d'expériences culinaires ? D'accord, mais vous êtes-vous déjà demandé d'où venait le terme "gastronomie" ? Qui l'a inventé ? Quand ? Et qu'englobe-t-il ? On vous donne les réponses

Un mot issu du grec ancien

Le terme "gastronomie" provient du grec ancien gastêr (γαστήρ), qui signifie "ventre", et nomos (νόμος), qui signifie "loi" ou "règle". Littéralement, la gastronomie serait donc "l’art de régir l’estomac" ou "la loi du ventre".

On le retrouve dès l’Antiquité dans des textes de médecine et d’alimentation, mais sous une forme encore technique ou poétique, sans que le mot ait encore le sens moderne que nous lui donnons aujourd’hui.

La naissance du mot au 18e siècle

C’est au 18e siècle que le mot "gastronomie" prend véritablement forme. Il apparaît pour la première fois dans un poème burlesque de Joseph Berchoux, intitulé La Gastronomie ou l’homme des champs à table, publié en 1801. Ce poème en vers traite avec humour des plaisirs de la table et rencontre un grand succès à son époque.

C’est grâce à cet ouvrage que le mot entre dans le langage courant. Berchoux voulait défendre une certaine idée de la cuisine française, accessible mais codifiée, dans une époque post-révolutionnaire où les modes de vie évoluaient. Il posait les bases d’un art de vivre culinaire, fondé sur la qualité, l’équilibre et le plaisir.

Un mot popularisé au 19e siècle par les critiques et les écrivains

Dans la foulée de Berchoux, d’autres auteurs contribuent à populariser le terme, en particulier Grimod de La Reynière, critique gastronomique considéré comme l’un des pères de la critique culinaire moderne. Il crée l’Almanach des gourmands dès 1803, et y défend les plaisirs de la table comme une affaire de culture.

Puis, Brillat-Savarin, magistrat et gastronome, publie en 1825 Physiologie du goût, où il consacre la gastronomie comme un art à part entière, liant goût, philosophie, médecine, morale et plaisir. Il définit d’ailleurs la gastronomie comme "la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l'homme en tant qu'il se nourrit. Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible."

De la table à la culture

Au fil du temps, le mot "gastronomie" va s’affranchir de son lien strict avec la haute cuisine. Il devient un terme englobant l’ensemble des savoir-faire, des produits, des gestes, des cultures et des rituels liés à l’alimentation.

En 2010, l’Unesco inscrit même le repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, soulignant que la gastronomie est aussi affaire de transmission, de convivialité et de territoire.

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Mots-clés : anecdote cuisine guide
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