Le long de la ligne 9, “Rue des Boulets” c’est un nom qui intrigue et qui parfois fait sourire. Si on se surprend à penser à une personne qui fait souvent des bourdes, on ignore souvent la véritable origine de cette station de l'est parisien.
La rue des Boulets est bien plus ancienne que le métro lui-même. On la trouve déjà sur les cartes de Paris en 1672, à l’époque où Versailles faisait encore ses premiers pas et où les faubourgs parisiens étaient un joyeux mélange de champs, d’ateliers et de routes poussiéreuses.
La version la plus répandue voudrait que les “boulets” désignent de modestes mais très utiles boulets de charbon. Ces petites briques de combustible, compactes et bien noires, étaient vendues pour chauffer les foyers parisiens. Faciles à empiler, à transporter et à brûler, elles auraient donné leur nom à la rue, qui pouvait être un lieu de transit ou de commerce.
Cette piste est tout à fait crédible, d’autant qu’il n’est pas rare à Paris de croiser des noms de rues tirés d’activités économiques locales : rue de la Forge-Royale, rue de la Corderie, rue des Filles-du-Calvaire (mais là, c’est une autre histoire).
Une seconde hypothèse, plus bucolique, propose que “boulets” soit une altération de “boulaie”, c’est-à-dire un endroit planté de bouleaux. Ce genre de transformation phonétique n’est pas rare, surtout quand les siècles s’en mêlent. Peut-on imaginer une petite forêt de bouleaux au cœur de ce qui deviendra plus tard le 11ᵉ arrondissement ? Pourquoi pas.
Certains avancent une origine plus martiale : “boulets” pourrait désigner des projectiles d’artillerie, peut-être fabriqués ou stockés dans les environs. Le quartier, à certaines époques, accueillait des artisans du métal et des ateliers proches des anciennes fortifications. Rien ne permet de confirmer cette piste, mais elle illustre à quel point les noms de rues parisiens peuvent garder la mémoire de passés bien plus mouvementés que les apparences ne le laissent croire
La station Rue des Boulets ouvre ses portes le 10 décembre 1933, lors du prolongement de la ligne 9 vers l’est. Elle porte d’abord le nom un peu long de Rue des Boulets – Rue de Montreuil. En 1998, pour alléger le panneau (et éviter de semer les touristes), elle devient tout simplement Rue des Boulets.
Petit détail amusant : la rue elle-même a changé au fil du temps. En 1944, sa portion nord a été renommée rue Léon-Frot, en hommage à un conseiller municipal et résistant. Mais le sud conserve son nom historique… et alimente les devinettes des passagers du métro depuis plus de 90 ans.
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