Aujourd’hui, le mot “Châtelet” évoque surtout une station de métro très fréquentée et une place animée, à deux pas de la Seine. Pourtant, son origine est bien plus guerrière. À l’époque médiévale, un châtelet désigne une petite forteresse, généralement construite pour garder un pont, une porte de ville ou un passage stratégique.
C’est exactement le rôle qu’a joué le Grand Châtelet, érigé au XIIᵉ siècle par le roi Louis VI le Gros. Située à l’entrée nord du Pont au Change, cette forteresse servait à protéger l’accès à l’île de la Cité — le cœur historique de Paris. Au fil des siècles, le bâtiment prendra aussi des fonctions judiciaires et policières : il abritait la prévôté de Paris, des tribunaux et même une prison redoutée, réputée pour ses conditions de détention particulièrement dures.
Le Grand Châtelet dominait la rive droite de la Seine avec ses tours austères et son rôle de gardien de l’ordre. Mais à mesure que la ville s’agrandissait et que son rôle militaire s’effaçait, la forteresse devenait surtout un symbole d’un ancien régime autoritaire et d’une justice impopulaire.




En 1802, Napoléon Bonaparte ordonne sa démolition. Il ne reste aujourd’hui aucun vestige visible en surface du Grand Châtelet. La forteresse a littéralement été rayée du paysage pour laisser place à la Place du Châtelet, grande esplanade ouverte entre les deux théâtres emblématiques : le Théâtre du Châtelet et le Théâtre de la Ville.
Si l’on ne voit plus rien du Grand Châtelet à l’œil nu, des vestiges ont néanmoins été retrouvés dans les sous-sols au fil de travaux archéologiques, notamment lors du percement du métro au début du XXᵉ siècle. Certaines pierres, soubassements ou portions de murs ont été identifiés, témoins silencieux de cette présence oubliée.
En revanche, aucun élément n’est exposé au public aujourd’hui. Tout ce qu’il reste, c’est le nom : “Châtelet”, ce petit mot qui évoque un château, même si plus personne ne le voit.
Cette page peut contenir des éléments assistés par IA, plus d’information ici.















