Juliette Gréco incarne le Paris d’après‑guerre : une intellectuelle, une artiste, une femme libre. Son parcours est tissé de lieux où l’intime et le collectif s’entrechoquent avec grâce. Si la place Juliette‑Gréco rappelle qu’elle fait désormais partie du paysage contemporain, l’hôtel La Louisiane et la rue Servandoni furent les témoins de ce temps suspendu où elle croisa Sartre, Miles Davis ou encore Boris Vian. A cette époque, Paris devient l'épicentre de la création, à la fois refuge poétique et scène d’émancipation.
En suivant les empreintes de Juliette Gréco dans la capitale, on découvre un Paris intime et inspiré, des cafés de Saint‑Germain‑des‑Prés jusqu'au bout de la nuit, lorsque le Tabou, l'une des premières caves-clubs de Paris aujourd'hui disparue, était le cœur battant d’un jazz poétique et rebelle, où Gréco chantait et philosophait.
Surnommée la "muse de Saint‑Germain‑des‑Prés", Juliette Gréco (1927–2020) incarne la chanson à texte française, avec une carrière de près de 70 ans. Elle a interprété les œuvres de figures majeures comme Jean-Paul Sartre, Jacques Prévert, Jacques Brel, Léo Ferré, Serge Gainsbourg ou encore Boris Vian. Sa voix profonde, son élégance, son engagement et son aura intellectuelle font d’elle une légende de la rive Gauche.
Le 7 rue Servandoni (7ᵉ arr.). En 1946, Juliette partage cet appartement avec le peintre Bernard Quentin. Ce dernier écrivait alors : "Nous sortions tous les soirs. Nous nous couchions si tard que je n'étais jamais levé à l'heure pour aller à la cantine des beaux-arts."
L’hôtel La Louisiane (6ᵉ arr.). Jean‑Paul Sartre loue à Juliette Gréco la chambre 10, puis la 19, devenant ainsi son repaire durant les années 1940–1950. C’est là qu’elle fréquente les intellectuels, vit sa liaison avec Miles Davis et bâtit une part de sa création artistique. L’hôtel est alors un véritable foyer d’intellectuels et d’artistes.
Le 33 rue de Verneuil (7ᵉ arr.). Dans les années 1960, Juliette Gréco y vit avec l'acteur Michel Piccoli. C'est dans cet appartement de Saint‑Germain‑des‑Prés qu'en 1962, elle invite Serge Gainsbourg pour une danse improvisée qui inspirera la chanson "La Javanaise".
Le Café de Flore et Les Deux Magots (6ᵉ arr.). Deux cafés emblématiques du Paris intellectuel d'après-guerre, où elle côtoie Sartre, Albert Camus, Vian.
Le Bar Vert (14 rue Jacob ; 6ᵉ arr.). Le premier "bar américain" de Paris, ouvert toute la nuit. C'était la grande période littéraire du club où se retrouvent entre autres Raymond Queneau, Roger Vailland, Antonin Artaud, Maurice Merleau-Ponty, Jean Beaufret, Henri Pichette ou encore Sartre. L'adresse a aujourd'hui disparu.
Le Tabou (33 rue Dauphine ; 6ᵉ arr.). Un cave-club de jazz incontournable, refuge des existentialistes et des zazous né de la nécessité pour la faune du Bar vert de trouver un lieu de danse et de musique. La cave en sous-sol est le lieu parfait pour éviter que les voisins ne se plaignent de tapage nocturne. Juliette Gréco y chante et y récite des poèmes de Queneau et de Prévert. L'adresse a aujourd'hui disparu.
La place Juliette‑Gréco (6ᵉ arr.). Inaugurée en 2021, cette place se trouve à l’angle des rues de l’Abbaye et Bonaparte, à deux pas de Saint‑Germain‑des‑Prés. Elle est ornée d’une plaque commémorative et marque l’ancrage définitif de Gréco dans l'histoire du quartier.
Le cimetière du Montparnasse (14ᵉ arr.). Elle repose dans la 9ᵉ division du cimetière du Montparnasse, aux côtés de son époux Gérard Jouannest. La sépulture, sobre et régulièrement fleurie, est un lieu discret mais chargé d’émotion.
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Lieu
Café de Flore
172, Boulevard Saint-Germain
75006 Paris 6







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