La Ferme du Pré, on a testé le gourmand bistrot de Frédéric Anton Paris 16e

Dans le calme du bois de Boulogne, on part à la découverte de la Ferme du Pré, ce nouveau restaurant qui ne manque pas de charme. Accolée au restaurant gastronomique 3 étoiles de Frédéric Anton (le Pré Catalan), cette adresse bistrotière redonne vie à une bâtisse centenaire, entre vaisseliers anciens, poutres apparentes et casseroles en cuivre. Ici, tout évoque la maison de famille, le confort d’un déjeuner dominical, loin de l’agitation parisienne. 

Il faut dire que toute la décoration est issue des greniers du lieu dont de nombreuses casseroles ayant servi aux différents chefs, accompagnée d'objets chinés. Les tableaux authentiques, le menu d'époque, la belle vaisselle bourgeoise, forme un bel ensemble qui nous donne l'impression d'être à la campagne. 

Le chef, Meilleur Ouvrier de France et figure incontournable de la scène gastronomique française, confie avoir rêvé longtemps de ce lieu. Avec l’architecte Pierre-Yves Rochon, ils ont transformé cette ancienne laiterie en une auberge contemporaine. L’intérieur mêle le charme rustique d'un relais de chasse à une élégance discrète. Le lieu dévoile également une terrasse arborée offrant un vrai coin de nature pour les beaux jours.

À table, la carte annonce la couleur : une cuisine bourgeoise simple, généreuse, pensée pour faire plaisir. On y retrouve des plats du terroir, des recettes de mémoire, travaillées avec soin. Lors de notre visite, nous avons choisi plusieurs entrées, deux plats, et deux desserts à la carte, histoire de prendre la mesure de cette nouvelle table.

La terrine de campagne maison au foie gras s’impose d’emblée comme un incontournable. Généreuse, bien assaisonnée, elle marie la rusticité de la terrine à la douceur du foie gras, servie avec quelques pickles et un bon pain de campagne.

Le poulet mayonnaise façon mimosa, accompagné d’un œuf dur, est aussi gourmand que généreux. C'est par ici, les insatiables ! La chair est moelleuse, la mayonnaise légère et bien relevée. Un classique exécuté avec soin.

On poursuit avec le boudin noir maison, proposé avec une petite purée maison. Le boudin est parfaitement saisi, croustillant à l’extérieur, tendre à l’intérieur. On passe un bon moment. 

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Enfin, la crème de petit pois, servie tiède, séduit par sa texture onctueuse et sa générosité. Elle est accompagnée d'une desserte qui nous permet de l'agrémenter de croutons, beurre et petits pois à notre guide. Un moment végétal, tout en douceur, qui change agréablement des autres propositions, mais qui n'en reste pas moins gourmand.

On passe ensuite aux plats principaux. Difficile de faire l'impasse sur le bœuf bourguignon (38€), plat phare de la maison, qui confirme ses promesses. La viande, fondante à souhait, baigne dans une sauce corsée, aux accents de vin rouge et de légumes mijotés. Les accompagnements : frites croustillantes, purée de pommes de terre onctueuse et épinards à la crème, sont soignés, bien assaisonnés et apportent une belle variété de textures. On s'arrête deux secondes sur cette portion de frites qui fait le repas à elle toute seule !

On a aussi testé les goujonnettes de cabillaud (36 €), dorées et croustillantes. Le cabillaud est nacré, la cuisson bien maîtrisée, et la sauce tartare maison vient réveiller l’ensemble avec ses notes citronnées. Un plat simple, efficace et bien exécuté.

Côté sucré, on se laisse tenter par la profiterole à la vanille, nappée de chocolat chaud. Généreuse, elle combine la légèreté de la glace, le craquant de la pâte à choux et la richesse d’un bon chocolat noir.

Le clafoutis à la rhubarbe, quant à lui, arrive tiède. Sa pâte moelleuse enveloppe des morceaux de rhubarbe légèrement acidulés, et la glace vanille qui l’accompagne vient l’adoucir délicatement. Un dessert de saison, réconfortant et bien équilibré.

Notre verdict ? La Ferme du Pré tient sa promesse : offrir une parenthèse gourmande, à la fois plus accessible et fidèle à l’exigence de Frédéric Anton. Les plats sont bien exécutés, généreux, et servis dans un cadre où l’on se sent bien. Une adresse à découvrir pour un déjeuner au vert ou un dîner aux accents de terroir, à quelques minutes de la ville. Seul bémol peut-être, l'accès au lieu. Il faut compter 20 minutes à pied depuis la ligne 1 à moins d'opter pour le bus 244 à 8 minutes à pied en traversant la forêt. Autrement, la maison nous conseille, pourquoi pas, d'opter pour le vélo, une solution qui peut allier l'utile à l'agréable. Pensez bien à réserver ! Victime de son succès, le restaurant est plein, deux semaines à l'avance.